Chroniques DVD
11
Avr
2023

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

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Genre : une nouvelle facette pour la saga Fantômas

Scénar : une imposante Rolls-Royce traverse la place de l'Étoile et file chez Van Cleef, faire de grosses emplettes de bijoux étant au programme du couple à l'intérieur. L’homme achète tout sans discuter, paye avec un chèque et part avec les bijoux. Pendant que la voiture s'éloigne, le chèque laisse apparaître la signature de Fantômas, le bandit surdoué qui multiplie les coups audacieux au nez et à la barbe de la police en endossant la personnalité de gens en vue grâce à des masques particulièrement réussis. Pendant que le commissaire Juve pérore de son côté mais finit systématiquement ridiculisé, l’impétueux journaliste Fandor provoque Fantômas au grand dam de sa sublime petite amie Hélène : il se grime en Fantômas et fait croire à une interview dans la grande tradition du canular. Mais Juve enragé décide de passer à l'action en faisant suivre le journaliste qu'il croit complice. Que Fandor soit soudain réellement enlevé par Fantômas ne changera rien à l’affaire. Loin de digérer le portrait grotesque qu’a fait de lui le journaliste, Fantômas va lui rendre la pareille en commettant avec un masque de son visage quelques méfaits, par exemple le vol d'une inestimable collection de bijoux protégés par le commissaire qui se révèle une fois de plus incapable de contrer le bandit.

Quelques mois plus tôt, Le Gendarme de Saint-Tropez se soldait par un surprenant succès, sans précédent pour un Louis de Funès certes abonné depuis toujours aux petits rôles mais qui commençait à sérieusement se faire remarquer grâce à des films aux petits moyens mais qui en faisaient la principale attraction, Pouic-Pouic et Faites sauter la banque ! en tête. Pour battre le fer tant qu'il est chaud, Fantômas est comme une sorte de consécration, en tout cas la première marche vers celle-ci puisque si le film va atteindre des sommets commerciaux les autres (trois Fantômas seront tournés par la même équipe) feront toujours mieux, sans parler du duo formé avec Bourvil dans Le Corniaud qui sortira en 1965, comme la suite de Fantômas et le second Gendarme : JACKPOT après presque vingt années de figuration ! Alors bien sûr dans ces conditions, il n'est pas tout à fait question que le film d'André Hunebelle entre en concurrence avec les films ultérieurs, bien plus sombres mais aussi bien plus proches de l'univers des auteurs Pierre Souvestre (décédé en 1914) et Marcel Allain (toujours en vie et très fâché). Hunebelle avait pourtant prévenu à propos de cette coproduction franco-italienne que si adaptation il y avait, elle serait très libre et on ne le contredira pas avec ces aventures souvent loufoques.

De quoi faire enrager celui qui était annoncé pour être la vedette du film, Jean Marais, plutôt du genre agaçant même s'il démontre toujours des capacités physiques indéniables (mais Fantômas semble invulnérable, il ne réagit même pas aux coups) à qui tout le monde ou presque pique la vedette : on ne peut détacher ses yeux de Mylène Demongeot, Jacques Dynam est très bon en imbécile heureux, on retrouve également Robert Dalban dans le rôle du rédacteur en chef et beaucoup de gens de l'entourage du réalisateur mais aussi de Louis de Funès (Rudy Lenoir, Bernard Musson, Dominique Zardi, Philippe Castelli, Yvan Chiffre et Raymond Pellegrin, qui incarne brillamment la voix de monsieur F., sans oublier Jacques Besnard, Claude Carliez, Rémy Julienne ou encore Michel Magne qui signe une musique absolument géniale). Sûrement un des films les plus diffusés en France à la télévision, ce premier épisode recèle de tout ce qui fonctionne à tous les coups : les scènes cultissimes (le portrait robot de l’irascible pète-sec, la torture gastronomique au vin rouge et à la rillette, ça, c’est cuisiner les suspects !), un univers qui n'est pas sans rappeler celui du film d'espionnage à la James Bond 1 (la base néo-médiévale, la course sur le toit du train, les cascades aux véhicules en miettes, les gadgets…) mais le principal réside dans chaque apparition de Juve, prétexte à des gags qui fonctionnent encore 1000 ans après la première fois

1 ou OSS 117 auquel Hunebelle a consacré une série de films intercalés entre les Fantômas.

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