Chroniques DVD
28
Fév
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : adaptation classique d’un classique

Scénar : 1802. Au bagne de Toulon, les forçats cassent des cailloux. Parmi eux, Jean Valjean, une force de la nature au grand cœur, condamné à cinq ans pour vol de pain mais il ne sera libéré qu'au bout de dix-neuf à cause de plusieurs tentatives d'évasion. Il est de plus contraint à sa libération à montrer patte blanche partout sous peine de retour en taule. Il est ensuite recueilli par l’évêque Myriel, un prêtre à la vie d'ascète qui lui ouvre les yeux en le sauvant d'une nouvelle peine (« c'est votre âme que je vous achète ») mais, bêtement, un nouveau vol, le dernier, équivaut à une nouvelle traque. Bien plus tard, monsieur Madeleine devient maire de Montreuil-sur-mer après de nombreux bienfaits, arrive aussi l'inspecteur Javert, un fonctionnaire acharné et fils de gardien de Toulon. Javert méprise la « racaille » et balance la malheureuse Fantine en cellule malgré une vie déjà horrible mais Madeleine s’interpose : il sauve la jeune fille qui n'en a plus pour très longtemps ainsi que sa fille Cosette que Fantine a dû laisser en pension chez les horribles Thénardier. Madeleine avoue être en fait Jean Valjean et s'évade à nouveau, Javert part en chasse…

 

Une telle saga, signée Victor Hugo pour mémoire, aurait mérité douze heures de film, alors celui-ci sonne fatalement rapide. Pourtant, en deux époques, il fait de son mieux, d’abord au moyen d’un casting énorme (Danièle Delorme, Jean Gabin, Bernard Blier, Bourvil, Serge Reggiani…), des dialogues de Barjavel et d’une teinte délicieusement surannée. Cette traversée du XIXe siècle français, de Napoléon aux lendemains de l’insurrection républicaine à Paris de 1832, est faite au rythme d’un vrai feuilleton plein de rebondissements, fabriqué pour tenir le public en haleine avec un souffle révolutionnaire, des personnages exaltés, d’autres pourris jusqu'à la moelle, pour un effet manichéen maximum dans un récit très noir dans la lignée des Mystères de Paris 1.

Bourvil est incroyable en salaud total, chef de la famille la plus horrible de l'histoire de la littérature, Gabin joue lui plusieurs rôles avec tronche et accent différents, prouvant une fois de plus qu'il était vraiment un grand type, autant d’ailleurs que l’immense Bernard Blier qui évoque particulièrement ici les airs de chien battu d’un Peter Lorre à la française. Pas le chef-d’œuvre cinématographique qu’on aurait rêvé puisqu’on sent des coupures franches ici et là, mais une belle saga tout de même.

1 voir Les Mystères de Paris de Eugène Sue (Editions Jean-Jacques Pauvert - 1963) 

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