Chroniques concerts
26
Jan
2012

En ce jour commémoratif (en 1793, Louis XVI en perdit la boule), c’est le Protest Swing qui va régner sur la Victoire,

protestant contre la morosité générale, la gueule de bois de janvier, le terne du temps et le silence coupable en ces mois de pré-campagne vomitifs. Envoyons donc tous les candidats se faire voir ailleurs, la seule promesse qui sera tenue : rien ne changera, n’ayez pas peur. Mais en attendant, paye ton swing. 

 

Et c’est là qu’une petite bouteille de Tabasco HOT GANG fait son petit effet, enfin un peu de couleur et de rythme avec dans le holster un rockaswingbilly’n’roll axé gratte et cuivres - on a tous eu le même choc à la vue du joli petit chat, Emilie, qui tient le sax’, mon dieu que le monde est beau quand les musiciennes l’ont décidé. Pour le coup le set rappellerait presque Brian Setzer jouant la B. O. des Blues Brothers ou, on peut faire mieux, le soundtrack bubble-gum et néanmoins punkoïde de The Mask qui aurait été tourné par Tarentino un soir de murge. On aurait souhaité plus de compos et moins de clins d’oeil mais le résultat est là : si HOT GANG persiste, ça va bombarder. 

 

ONCLE STRONGLE, dont le dernier album a séduit ici (voir le dernier Tafeur), propose quant à lui un swing félin et érudit (comment se remettre de l’hommage au méconnu et néanmoins incroyable "Mezz" Mezzrow ?!) avec costards, voix de dessin animé et puissance de feu non négligeable. Le jeu de scène est professionnel et vif, on ne s’ennuie pas une seconde pendant le gig qui visiblement a conquis une grande partie du public quand on laisse en vieux chacal traîner ses feuilles un peu partout. A revoir en tête d’affiche. 

 

La question de la tête d’affiche a fait partie des débats entre intellectuels sur le parking, était-il judicieux que LE COMPTOIR DES FOUS, dont le mérite n’a rien à voir là-dedans, passe en dernier ? Car en fait les deux autres groupes ont placé la barre très haut et le chant en français et le jeu beaucoup plus acoustique va désarçonner une partie des ouailles. Comme à son habitude le groupe balance une grande partie des morceaux de ces deux EPs et le final swingissimo en compagnie des deux autres formations vaut le coup d’oeil !! 

 

Une bonne soirée en définitive comme souvent à la Victoire, spéciale Ged-y-casse à Myrt’RitonVince et Yannick, back from the past.

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