Chroniques concerts
02
Sep
2013

[Publié à l’origine dans Abus Dangereux N° 128] 

 Argelès, son soleil ultra brutal, deux jours après le fabuleux festival de Beauregard (et sensiblement les mêmes groupes comme on le verra, voir Festival Beauregard - Jour 1 à Hérouville Saint-Clair le 05/07/13Festival Beauregard - Jour 2 à Hérouville Saint-Clair le 06/07/13 et Festival Beauregard - Jour 3 à Hérouville Saint-Clair le 07/07/13) où le même temps régnait, ces satanées cigales, sa file longue comme un jour sans vin, l’été qui est arrivé de nulle part ne laisse pas de cogner, vite et fort, et l’arrivée sur le site, une bénédiction, doit être immédiatement fêtée comme il se doit, quitte à rajouter du plomb dans les jambes, on trouvera bien un rocher où faire atterrir l’arrière-train, la musique ne tardera pas, on plaint les premiers à pénétrer dans l’arène, on n’aimerait pas être à leur place du tout. 

 

Et c’est LOW BOW (Vus à Beauregard, jour 1) qui démarrent avec un son un peu étrange de notre place, on ressent aussi un peu moins de pêche qu’en Normandie mais l’horaire explique maybe cela. Le groupe fait ce qu’il peut mais aura du mal à capter l’attention de la foule qui ne fait qu’arriver. Un noyau accueille quand même le groupe qui a vraiment de bonnes compos et ne tardera pas à grimper vers les hauteurs de l’affiche. Question anecdote, la fin équivaut aux malheureuses tentatives de Souflette de faire des paniers avec je ne sais quoi dans une poubelle et de l’autre côté du site celle du frangin Pierrot, jamais à l’abri d’un schöne connerie, qui essaye de rattraper son dégringolant gobelet. Les signes avant-coureurs d’une soirée de tous les diables ? 

 

Un peu comme ROVER à Beauregard, on se dit que certains artistes n’ont pas vraiment leur place en festival et doivent forcément dégager une autre aura en club, bien plus intéressante, c’est le cas de LESCOP qui ne laisse pas un souvenir impérissable car totalement décalé de l’ambiance estivale et festive. JAKE BUGG (Vus à Beauregard, jour 2) est toujours aussi chiant, les morceaux les plus intimistes sont un crève-cœur d’ennui et une fois de plus, quand on le décide à électrifier les compos tout passe UN PEU mieux avec des touches OASIS dans un nuage mou à la Dylan des jours moyens. On continue avec ASAF AVIDAN qui, ok, fait monter la pression d’un cran mais ne déclenche pas non plus le tonnerre avec un concert assez paisible mais vibrant, on passe forcément sur les BB BRUNES, déjà subis au même endroit en 2010, déjà avec Iggy (voir IZIA [Fra] + EIFFEL [Fra] + IGGY POP & THE STOOGES [Usa] + ELECTRIC OCTOPUS ORCHESTRA [Fra] + PATTI SMITH [Usa] + GUSH [Fra] + BB BRUNES [Fra] + JACK OF HEART [Fra] à Argelès-sur-Mer, Les Déferlantes le 10/07/10), totalement insupportables malgré un public fervent qui fait plaisir à voir. Heureusement qu’il y a MOTÖRHEAD pas vrai ?! 

 

Oui, mais non. En raison de gros problèmes de santé incluant son coeur gros comme ça, Lemmy ne peut pas être là et voit son divin trio remplacé par... SKIP THE USE... (Vus à Beauregard, jour 3) que l’on a du mal à supporter, sans vraiment trop savoir pourquoi. Là où on reprocherait à la plupart des premières parties de donner dans le tristounet, c’est le contraire qui fatigue un peu avec SKIP THE USE que l’on voit partout, hyperactif, sautillant à l’extrême. Chacun ses goûts, le public adore, c’est l’essentiel. Les STOOGES que l’on en finit plus de voir ne surprennent personne en livrant un set détonnant et tous les classiques sortis des tiroirs, un faux final sur The Passenger (ben oui...) puis retour sur un Penetration hystérique qui restera dans les annales. 

 

Les HIVES (Vus à Beauregard, jour 3) sont totalement givrés, aiment le montrer et arrachent les derniers tympans valides avec une sélection de titres imparables, le numéro de Monsieur Loyal de Harry qui, comme à Beauregard, est ravi de se voir offrir un château, déboule dans le public - sous bonne garde hein - pour faire joujou avec les rangs qui l’adulent. On se décroche la tête, on piétine l’innocente pelouse et on s’en tamponne, les HIVES sont là pour mettre les Déferlantes à genoux, c’est en rampant dans une queue rappelant comme chaque année un lundi à la CAF que l’on s’aperçoit qu’ils ont réussi. Sagouins ! 

 

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