Chroniques concerts
02
Déc
2011

[Hommage au sculpteur Yannick Le Béguec, parti il y a bientôt un an, je n’ai rien oublié enfoiré, tu étais sur les visages des gens présents, bien joué.] 

Un grincement puis un choc retentirent. Une feuille venait de tomber d’un arbre. Dans un monde tout en fer, le bruit devient une donnée avec laquelle compter si on n’aime pas être surpris sans cesse, sans parler des bosses quand un objet, quel qu’il soit, vous arrive sur la tête. L’automne, qu’il pleuve ou non, chaque habitant est muni d’un parapluie. Solide. La solution qui vient à l’esprit des pragmatiques est d’habiter, de se nourrir et de travailler sous un même toit, en ayant à se déplacer le moins possible. Et si, curieux visiteurs invisibles et impalpables, nous entrions dans cette curieuse habitation surmontée d’une tour aux créneaux d’inspiration médiévale...? Antrefer ! Voilà le mystérieux nom qui est gravé, sûrement au moyen d’un burin d’acier, sur la façade du bâtiment. Si les hommes dans leur presque total ensemble ont décidé de désespérer quand à cause d’une énième catastrophe atomico-industrielle la planète s’est vue entièrement recouverte de fer, le forgeron hirsute tenancier d’Antrefer n’aurait pu être plus heureux qu’avec autant de matière à travailler, souder, sculpter. Il est amusant de voir sur vos visages des réflexions sur l’inhabituel dans l’oeuvre, l’étrangeté générale... Le sculpteur n’a pas seulement l’oeil pour choisir les bonnes pièces et les assembler avec soin, il crée à partir de matérieux bruts des rêves statufiés, des histoires que l’on se raconte différemment à chaque fois, question d’humeur, de lumière ou d’envie... Voir voler les innombrables étincelles dans l’atelier est déjà un spectacle en soi, les gestes tentaculaires du bonhomme n’en ajoutent qu’une pointe de folie à la technique éprouvée du maître. Laissons-le travailler maintenant, pour l’Eternité, l’Alligator 427, pendant ce temps, vous attend, sourire denté à la gueule... 

 

A part peut-être que le public a tendance à être pour sa plupart un peu trop fanatique, aux confins de la dévotion, donc mou et béat devant HFT, que dire ? ARCHIMEDE prouve avec un set carré que non, OASIS n’est plus seul quand il s’agit d’unifier attitude gavroche des STONES et mélodies mémorisables à la seconde des BEATLES. Et si en plus le chanteur dandy marrant rappelle parfois Didier WAMPAS qui chanterait chez TELEPHONE (Hygiaphone est repris, hop), la prestation n’en est que plus réjouissante pour un public découvrant un nouveau groupe qui sur disque se défend carrément, faites-vous plaisir, faites-les grandir. 

 

Hubert-Félix sur scène, c’est la dernière carcasse entière du trio terrible Gainsbourg / Bashung / Thiéfaine, chantres d’un genre à part, de chansons avec de vrais morceaux de poésie dedans. Il alterne, adossé à une excellente formation, anciens hymnes déglingués, superbes plages oniriques aux textes définitivement perchés et virtuoses, et incursions dans tous les styles, de façon résolument rock cependant. Et si vous n’étiez pas là pour voir ça, il est évident que vous avez fait une belle connerie.

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