Chroniques concerts
22
Aoû
2013

Continuons, après l’escale de deux jours au Rock dans tous ses états à Evreux

(voir Le Rock Dans Tous Ses Etats - Jour 1 à Evreux, Hippodrome le 28/06/13 et Le Rock Dans Tous Ses Etats - Jour 2 à Evreux, Hippodrome le 29/06/13), l’exploration des contrées normandes avec le festival Beauregard qui en cinq éditions se pose déjà comme un incontournable sur la route sans fin de la Nawakulture. Tout d’abord, mettre au point le trip et savoir s’accompagner. Le voyage (véridique) avec Steph’ le clown-sculpteur-de-ballons du festival n’a pas de prix, autant que l’accueil trop cool de Léa sur un coin de canapé trouvé à l’arrache quelques jours plus tôt, il FAUT de plus pour ravir le road-writer une visite-éclair à la belle ville de Caen donc crac, un bus vers le centre (1,35 ne serait-il pas un tarif casse-noix pour faire enrager l’innocent usager ?), trois églises plus tard (Saint-Pierre, Saint-Jean, Saint-Sauveur…) hop on fonce au château pour s’apercevoir au bout d’une heure être dans la mauvaise file, donc vite repartir dans l’autre sens, saluer l’équipe et filer constater que GOODBYE HORSES joue déjà sa fin de set, un duo gratteux + batteur chanteur un peu disco-new-wave tout plein d’énergie que l’on regrette d’avoir quasi-loupé. 

 

HALF MOON RUN (oui, pourquoi pas) donne dans la pop rock indé polymorphe et moderne, BOW LOW avec son chanteur charismatique aime la musique tendue et tentante, effectue un très bon concert avec un plus pour les côtés western all’italiana planants en fin de set avec harmonica dans la pogne. Les VACCINES amènent du punk dans la pop avec un son abrasif et leur cohésion manifeste renforce l’édifice, cool ! On flirte parfois avec le dandysme et ce n’est pas plus mal. On fait un peu l’impasse sur LOCAL NATIVES qui avec sa pop indé fragile ne sera pas inoubliable, on en profite pour faire un tour et voir que ce festival au cadre génial, super propre et bien organisé, est un incontournable pour le confort, on y voit de belles affiches, variées et imposantes, dans un parc vert avec arbres vénérables pour s’abriter d’un soleil radieux (le temps - trop - splendide est a-normand) et face à un splendide château. Pas mal de t-shirts JOY DIVISION à l’entour mais on pouvait s’en douter. 

 

« Reconnu par ses pairs », le zineux est affable (si, si, promis) et tout n’est pas dû à l’Affligem Fruits Rouges servie avec le sourire, parfois craquant, du personnel du lieu. Il y a plaisir à errer dans le quartier « vieille pie » tout en étant comme le dirait le père Kébraperpétuellement décalé. L’effet est grisant, des portes finiraient-elles par s’ouvrir à l’activiste infatigable ? Non, c’est pour rire. Attendus comme le messie, les NEW ORDER, étrangement sereins, vont délivrer un set magique, quand on n’est jamais parvenu à les voir avant, c’est juste l’éclate totale. Et oser un final sur Love will tear us apart laisse un goût étrange mais agréable dans la bouche. Messieurs Curtis et Le Béguec ont dû apprécier... 

 

Le shirt de BIRTH A. D., intelligemment intitulé This scene sucks fait ensuite son petit effet, les remarques amusées ou moins fusent dans le dos et ce n’est pas pour déplaire à votre non-serviteur qui décide de squizzer ALT-J pas passionnants pour un sou pour errer en attendant M, pas franchement dans le top 5 de la maison. Et pourtant quand le monsieur monte sur scène, il délivre avec visiblement plusieurs tigres sous le moteur une prestation tellurique qui enflamme les fans venus en nombre. On reste perplexe devant les interventions suraiguës du chanteur et ses gémissements incessants tout en se disant qu’avec un groupe pareil, on fait un véritable show à la hauteur de la réputation du bonhomme. Mais bon, là, tout de suite, c’est du rock, de la crasse et de la sueur que l’on veut. Direction l’autre scène. Et schnell selvoupli. 

 

Jamais les rois de la subtilité mais bûcherons patentés devant l’éternel, JOHN SPENCER et ses sbires hirsutes vont molester l’auditoire, au moyen d’un son totalement abscons au milieu de l’aseptisation générale, un set gueulard qui ravira les sauvages, c’est un peu secoués, et pas forcément par les multiples tournées de binouzes précisons-le d’office, que l’on va témoigner du fait qu’avoir une divinité au chant et une section classique puissante aide WAX TAYLOR à atomiser les survivants avec son titanesque don pour hell-ectriser la foule. Quelle première journée !! Au bercail vite, la suite s’annonce jouissive, à suivre !! 

 

 

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