Chroniques concerts
01
Jui
2011

Ce soir on fait le mur, rien à foutre, c’est comme ça, le plan n’a pas de faille, rien ne pourra empêcher la chose, dieu ou diable, écarte-toi de la route ! 

 

Un jour sans fin commence à Nébian, presque sympathique commune de l’Hérault. Un coup de bagnole jusqu’à la bourgade de Clermont-L’Hérault d’où le car rempli de gens chelous part avec à son bord Lau « Zange » Helless et votre non-serviteur direction Montpellier, gare Saint-Roch (prononcez roCK, c’est fait exprès). Le TGV ou Train à Gavant Voyage qui nous embarque vers la capitale de ce vieux pays est plus ou moins bondé en particulier, il fallait s’en douter, la voiture des disciples du Death-y-b’Hell qui se voit envahie par une équipe de foot de gamins de banlieue, mon frère, ouaich, y a grave de l’animation quand on rentre à la téci, pendant un moment du moins, après le cerveau, aidé par une tendance naturelle à la divagation, s’évade vers des contrées inconnues de l’homme moyen, les places 101 et 102 sont au coeur d’un terrible secret, celui de résister à coller une mandale au dragueur de magasin de bricolage derrière soi. Zen mon frère, y a juste qu’à croiser un golgoth de la ferroviaire pour distraire tes envies de meurtres et les diriger vers la sagesse. Camille et Arnaud, également guerriers sudistes au service du V. R. A. C. (Vrai Rock A Coucougnettes), sont déjà dans la place et font une incursion à la Gare de Lyon pour nous quérir, le Bercy Café (pub !) est toujours accueillant quand il s’agit de mousses derrière le cornet, fai petar quelques demis, la longueur effarante de la file des (souvent vieux) fans de Roger "Où sont les ?" Waters le mérite amplement. Seule une légère ébriété peut calmer l’ardeur des boules de nerfs comme celle qui tape ce texte et même les intéresser au skate-board l’espace de quelques nano-secondes. 

 

Dans la fosse de ce concert apparemment complet, tout le monde est chaud, du grabataire nostalgique à l’immédiat post-embryon, qui plus est parce qu’on rentre directement dans le vif du sujet, pas de première partie assurée par un groupe de rock progressif guatémaltèque, c’est Le Mur en travers la tronche direct. Ceux qui ont déjà vu l’immense PINK FLOYD en concert savent que le son est titanesque, clair et puissant à la fois au moyen d’un matos qui ne rentrerait apparemment pas dans une 4L même commerciale. Mais question visuel, là on touche au sublime. Pendant deux heures (avec au milieu l’entracte de vingt minutes pour que le public très jeune aille régler le sonotone forcément défectueux) c’est plein la gueule que l’on en prend, ceux qui connaissent The Wall dans sa version d’il y a trente ans peuvent s’attendre malgré un grand respect de l’oeuvre à quelques surprises visuelles carrément époustouflantes qui pourraient même faire murmurer dans un moment d’égarement une connerie du genre : "vive le numérique, la 3D c’est génial à la place de certains acteurs du spectacle d’origine". Au niveau de la musique, le nouveau groupe rajeunit la partition tout en restant là encore garant du plus profond respect, un duo Waters 1980 / 2011 en direct c’est troublant mais ça claque. Dans le public s’allument immédiatement, connement, des milliards d’appareils à dix balles et autres portables à la capacité photographique digne d’un jouet Kinder (re Pub !) mais aussi quelques cônes odorants qui rappellent qu’on est pas non plus venus voir Notre Dame de Mozart ok ?! Dérangeant par sa noirceur qui en fait un ovni au milieu des autres opéras rock, vibrant car il rend constamment hommage, grâce à des photos souvent remuantes, aux morts dûs aux guerres sévissant sur la planète depuis le XXème siècle, The Wall reste malgré l’âge canonique du maître de soirée une pièce incontournable et qui dans sa nouvelle version n’a pas fini de mettre les amateurs sur leur séant... 

 

Ok, toi, tu veux une anecdote, je le sens qu’c’est ton truc les anecdotes. Ok ok, n’en rajoute pas non plus, c’est parti. Pendant le fameux passage où une caméra énorme est « braquée » sur la foule (Big brother is watching you, remember 1984 !), les gladiateurs musclés de la sécurité cueillent un imbécile en train de filmer depuis le début le spectacle au moyen d’un camescope, on ne voit d’ailleurs pas très bien comment il est rentré avec après la fouille obligatoire à l’entrée, oh oui encore. Empoigné bien comme il faut, on l’entend dire aux gorilles « c’est juste des photos » ! Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît non ? 

 

Alors que des tribute-bands sans scrupules et leur tourneur bien connu se font connaître à grands renforts de ramettes de flyers balancées parfois à même le sol comme un tas de bouses, merci pour les cons qui nettoient ou ceux qui sont horripilés par le gaspillage et la pollution, Waters rappelle implicitement que l’inimitable, malgré les efforts désespérés de ces messieurs-dames, ne peut être imité mon cher Monsieur de Lapalice

 

Pour finir citons Roro, en franglais dans le texte et à deux doigts de simuler une attaque cardiaque : "Paris you’ve been fabuleux". 

 

Comment ça la suite ? Mais c’est privé merde !? Bercy - Pasteur - Convention - Bercy - Gare de Lyon - Montpellier - Clermont-L’Hérault - Nébian avant trois heures de l’aprèm le lendemain, qui dit mieux ?! Et croyez-le ou non, même pas peur si un autre concert s’annonce dans la même journée ! It’s a long way to the top if you wanna rock’n’roll !!

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