Chroniques concerts
23
Fév
2012

[Publié à l’origine dans Abus Dangereux N°123] 

 

Ite missa est. Une claque en travers de la tronche, assénée par des professionnels. Il y a de quoi se demander à quoi servent les autres quand les Maîtres sont toujours dans les parages... Ah mais... Oui, ok. Faudrait peut-être commencer par le début c’est ça ? Dites, c’est qui qui fait l’article, vous ou moi ?! 

 

L’ami Bougli débloque une option pour se diriger vers la Place Secrète, grâce lui en soit rendue, et merci aux petits neusks au passage, des mecs qui ne vont pas au concert mais vous déposent malgré tout sont la définition même de la classe. Contrairement à vous qui pensiez tranquillement prendre la place à l’entrée, pépère. Bien mal nous en prend, malheureux camarades, c’est au bout de quarante-cinq looooongues minutes au milieu d’un troupeau représentant toutes les couleurs de lacets possibles et une vue aérienne digne d’une grande boîte d’oeufs vu les "tignasses" que le distingué auteur de ces lignes atteint le bar et la divine Avelig pour une collation des familles bien méritée. Et quand on pense que les gens vont affluer pendant une bonne heure encore, c’est décidé, la prochaine on prévoit. Tu parles. 

 

Le premier groupe à déchaîner les Enfers, NAYSAYER, fait preuve d’un bon goût esthétique total niveau T-shirt avec leur NS énorme en plein centre, de quoi ravir les petits coeurs des antifas locaux d’une tendresse particulière. Le set, court mais intense, balance un lourd, très lourd moshing hardcore traditionnel avec parties lentes écrasantes, guitares métalliques et gosier maltraîté. On regrettera le peu de monde devant la scène mais les amusants moulinets de bras qui emplâtrent, souvent par une inadvertance proverbiale, les premiers rangs ont tendance à refroidir les amateurs de musique. Dommage ? 

 

L’énigme DEATH BY STEREO plane encore dans les mémoires (partielles) : que faisait donc ce groupe sur cette tournée à part à cause d’un évident arrangement entre labels, une impardonnable faute du goût du Front Agnostique ou une hallucination collective ? Car enfin, nom d’un steak putréfié, cette espèce de très moyen mélange entre thrashcore mélodique et punk / hardcore light agrémenté de cris émotionnels de sirènes éplorées du genre "ooooh entends l’amour infini dans ma voix chériiiiie". MUNICIPAL WASTE qui fait des reprises de MUSE, ça te parle ? On exagère presque mais c’est un fait, avoir un excellent guitariste lead n’autorise pas sa surexploitation bavarde lors d’une soirée où le FEELING est de mise, la simplicité une religion, la communion une obligation. Loin de l’esprit hardcore puriste, le groupe recueille évidemment plus de monde au creux de sa main, au détriment d’une bonne dose d’authenticité. Notons quand même que la moustache d’un des six-cordistes lui vaudrait une place dans le casting du remake américain de La Grande vadrouille"tea for two" inclus. 

 

Très franchement AGNOSTIC FRONT, qui fait éternellement figure d’AC/DC du NYHC, ne déçoit jamais, pire, les lutins qui fêtent ce soir trente ans de carrière fracassent la salle, le public, et aussi les andouilles sur youtube depuis, en mitraillant un best-of intemporel du plus grand groupe du genre encore en activité. La communion évoquée plus haut est là, la foule est en nage, le sourire aux lèvres, un verre dans chaque main, un cri dans la bouche. On se prend à sauter et beugler comme les adolescents imbéciles que nous étions il y a maintenant quelques siècles, au coeur du volcan difficile de ne pas fondre pour un groupe qui est en terrain conquis, qui prend du plaisir à en donner, on sera là pour les quarante ans les gars, avec nos fauteuils roulants et rutilants, nos cannes et nos déambulateurs et on cassera du jeune, juste pour leur rappeler qui c’est les patrons ! Enfin à moins qu’Alzheimer fasse zapper la date ou pire, que l’on se retrouve dans une queue pendant trois quarts d’heure au milieu d’un troupeau représentant toutes les couleurs de lacets possibles et une vue aérienne digne d’une grande boîte d’œufs vu les "tignasses", et bis repetita... 

 

Spéciale Ged-y-casse aux vétérans : BougliMuriel et "Three-legged" Mike, garants d’une bonne soirée, sans oublier Tiziana pour un retour providentiel. Now, gotta go.

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