Chroniques concerts
14
Mai
2013

Tu bosses toute ta vie pour payer ta pierre tombale, tu masques ton visage en lisant ton journal,

et là tu vois que les mythiques POSSESSED, ressuscités depuis 2007 par Jeff Beccera accompagné par les SADISTIC INTENT en backing band, passent pas loin de la maison. Ajoutez sur l’affiche les tchèques de MALIGNANT TUMOUR que la Church rêve de subir depuis plus de quinze ans et les anges morbides français THE SEVEN GATES et c’est évidemment une foule immense qui va se presser aux portes du Korigan !!! Que nenni mesdames, on ne croulera pas sous l’affluence mais, soyons diplomates, les meilleurs seront là et même des guests de lusque (comme on dit par là) comme Stéphane Buriez, sûrement perdu dans ces régions inhospitalières. 

 

THE SEVEN GATES avaient déjà perfidement titillé les feuilles du Prêtre de la mort lors d’une croustillante affiche incluant INHUMATE si les neurones sont encore en état de fonctionner (il y a de quoi douter...) dans la région toulousaine (Saint-Sulpice ?). C’est avec un autre frontman que le groupe sévit désormais et désosse avec aisance tous les mannequins présents. Dommage qu’il n’en aille pas de même avec muscles et os mais le Korigan, fidèle au souvenir imprimé lors d’un féérique INCANTATION / DIVINE EVE, est apathique mais fort bien patché, le Picon est en train de monter cela ne durera pas, foi de vieux pirate. Pour rester sur les Sept Portes, le groupe gratifie le troupeau d’une prestation brutale et accrocheuse avec une propension certaine à embarquer les esprits dans un univers extrêmement sombre et un maëlström sonique que l’on bout de voir reproduits rapidement sur un nouveau disque tant les compositions alambiquées demandent une écoute plus précise au chaud sur le canapé, pantoufles aux pieds et pipe au bec. Extrême n’est-il pas ? 

 

C’est avec MALIGNANT TUMOUR, désormais loin de ses diverses lourdes influences (CARCASS puis AGATHOCLES), que va se déchaîner un mini-pogo, qui durera d’ailleurs jusqu’à la fin de POSSESSED et le presque-décès (merde, encore raté) de votre non-serviteur, et fera dire que le public n’est pas uniquement composé de photos grandeur nature imprimées sur du carton. Trêve de plaisanterie, les tchèques tout de jeans patché vêtus envoient un set super-énergique, motörheadien et crust-punk as fuck qui ravit les bourrins, désole les fans de metal, autant dire est tout-à-fait à sa place sur cette affiche. Un vrai régal qui valait une telle attente, on conseillera aux organisateurs de punk / crust / thrash de les faire venir pour une tête d’affiche au plus vite, merci d’avance ! 

 

Que dire au sujet de POSSESSED à part que la tuerie - inattendue ici - a vraiment eu lieu ? N’ayant aucune idée de ce qu’un groupe légendaire pareil pourrait donner avec un seul membre d’origine dans le line-up, c’est avec joie que l’on prend une énorme taloche en travers de la gueule, le speed / death metal des amerloques fracasse totalement, les musiciens connaissent le turbin à la note près au point qu’en fermant les yeux on croirait le « vrai » groupe en action, tous les classiques y passent, et à chaque morceau un bleu s’abat sur un muscle, la jouissance totale et un bain de jouvence que personne ne regrettera, à part peut-être tous les cons qui se contenteront de voir POSSESSED une demi-heure dans une festival pour moutons avec 800 groupes à l’affiche. Un concert inoubliable pour la vieille garde ! 

 

Spéciale Ged-y-casse à la Montpell’yeah Team (Horrore / Vinss) mais aussi aux locaux Virgil (merci !), MarcFred HELLCHARGEAmaury et sa belle, Seb de l’Infierno et ceux qui, malchanceux, passent aux travers d’une mémoire saccagée par les excès mais marquée par les death-y-b’Hellzz !

Les mots-clés :

Quelques chroniques en vrac

vin blanc cessenon hérault occitanie
sex pistols angleterre punk rock cd
french grindcore cd blockheads