Chroniques concerts
20
Mar
2014

Stupeur quand John Mayall, tout simplement un des plus grands diffuseurs du blues en Europe,

est annoncé au Rockstore de Montpellier, alors qu’on imaginait plutôt le Maître se produire dans de grandes et lointaines salles. Hé bien pas du tout, Mayall n’aura de cesse, à quatre-vingt balais tout de même, de prouver qu’il n’est pas du genre à prendre son public de haut comme 99% des vieillards encore en activité, pour preuve dès la fin du set il invite ses fans à venir se faire signer des disques au stand avec ses musiciens. Quand il sort de la salle même, il se dirige, son groupe à ses côtés, vers son taxi, et c’est tout en simplicité qu’il offre sa dernière image de la soirée, d’un pas tranquille et sûr. 

 

Une paye qu’on n’a pas mis les panards au Rockstore ressuscité et une queue de neuf kilomètres et demi oblige franco les baroudeurs du décibel à descendre une paire de godets plus haut, d’autant qu’à l’intérieur c’est toujours les tarifs de la prohibition, les travaux récents n’y firent rien, autant boire dehors. On notera quand même l’ouverture du fumoir pour les tox’ et des murs refaits, on attendait juste pour les pygmées un sol un peu plus en pente vers la scène, ce qui permettrait aux maquettes de voir un poil mieux mais non, rien n’y fait. Dommage. Heureusement le son est vraiment chouette. 

 

En attendant, pour sa tournée d’adieu et après plus de soixante albums produits, John Mayall s’est entouré de musiciens versatiles : un gratteux solo-solide (Rocky Athas) et une section rythmique (Greg Rzab à la basse, et Jay Davenport aux baguettes) terriblement entraînante qui à l’occasion de parties d’impro / jam prouvent leur valeur (et même leur bon goût quand ce bassiste insaisissable ose un clin d’œil aux jeunots de DEEP PURPLE avec quelques notes de leur immortel Smoke on the water !) inestimable. 

 

Le fondateur de nombre de formations depuis le début des années 50 (!!!) mais vraiment sérieuses à partir de 1962 et les BLUESBREAKERS, quant à lui, s’il ne fait pas forcément courir les doigts aussi vite et fort que dans le temps, il n’a par contre rien perdu de sa voix puissante et chaude, et c’est avec un demi sourire qu’il ose même tranquillement l’harmonica à main droite tandis que la main gauche fait joujou avec un piano. De quoi renvoyer pas mal d’apprentis, et même de vieux débris d’ores et déjà en décomposition, à l’école, et du feeling plus particulièrement. 

 

Une soirée courte, il n’est que dix heures et des bananes quand on s’extrait vers la rue, mais après tout pas de première partie moisie pour noircir le tableau ce n’est pas plus mal, merci monsieur Mayall et ne comptez sur personne pour vous dire adieu, vous repassez discrétos quand vous voulez, on ne dira rien ! 

 

Spéciale Ged-y-casse à PierreSteph’Aurélia et Henri !

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