Chroniques concerts
13
Juil
2016

Ou comment passer d’un concert semi-désert à Béda 1 à un hénaurme festival en vingt-quatre heures.

La route vers les Défer' lente à souhait des fois - en cette journée classée rouge - ne décourage pas le duo, et puis si on aime les bouteilles, on n’aime pas les bouchons hein Coursan ? Sauf que la route ira tout seul après, youpi, nous déposons les bagages où ilfaut et filons au Chateau Valmy comme chaque année depuis une dizaine d’années.


Echaudés pas la prestation de PAVILLON PARAVEL, nous fuyons lâchement constater les habituels prix désarçonnants des victuailles, plus de cash sur le site ok, mais ce n'est pas pour autant qu'apparaîtront les « prix justes » annoncés sur le site du festival ! Heureusement que le foie est à la retraite, on finirait rapidement sur la paille à coups de 3,50 euros la binouze ! Ceci dit les potomanes ne sont pas épargnés : trois euros l'eau pétillante en 25 cl ! Pour ce qui est du rayon crochets, les casse-dalle sympas se monnayent en moyenne 6-7 euros, dur dur. Pour oublier la banqueroute à venir, vive le défilé des déguisés, involontaires ou pas : les « Où est Charlie ? » les chapeaux bleu-blanc-rouge, les diadèmes de princesse, le singe et sa banane, les pom-pom-girls ou encore les tatoués de la veille qui vont regretter sous l'ardeur du Sol invictus dauphin, petit cœur et carnaval-tribal neufs.


Musique maestro ! Et SOOM T l’inconnue de l'étape étonne par des tics rappelant un très jeune Michael Jackson sur une structure staxo-motown très rafraîchissante autant que faire se peut en cette canicule. On passera également par des plans reggae / ragga / rap, pop hindoue et même dance 90's pour un clin d’œil final ; mais le début total groove a de loin notre préférence. Visiblement, beaucoup sont venus pour la pop rock gentille de NADASURF, car beaucoup se taillent aussi sec à la fin d’un sec correct et bon enfant. On est aux antipodes à l'arrivée de la horde sinistre de Peter Hook, pourtant un des gros, gros morceaux de la soirée si on peut se faire maître deux minutes. Bien sûr que les fans de JOY DIVISION et NEW ORDER auront leur dose obligatoire et le britannique montrera qu'il n'a rien perdu de sa hargne et de son charisme. Grand moment, toujours, qu’un Love will tear us apart repris religieusement par la foule, comme un soir de 2013 à Beauregard 2.


Après une intro overcrispante déboulent les gentils « punks » de THE OFFSPRING devenus aussi avec le temps fort capitalistes vu le prix des T-shirts sur leur stand mais on n’en attendait pas moins de cette machine à tubes très pop dont les plus vieux, jusqu’à l’album Smash donc, sont largement les meilleurs car rapides et concis comme il se doit. Pour le reste, comme dirait l’ineffable Roger Murtaugh, I’m too old for this shit… Mais on n’est pas le seul si on laisse traîner les oreilles, le groupe peinant tout de même parfois à reproduire le tempo de certains morceaux. La prestation a un côté pilote automatique mais les fans exultent alors tout va bien, même si le groupe semble rendre un hommage à Elton John - passé la veille  sur la même scène - avec une ballade monstrueusifère qui sonne comme une punition auditive.


Après ce set relativement court, place à BIRDY NAM NAM et un véritable assommoir sonique, qui équivaudra à une rapide fuite vers l'écran de la petite scène (c'est super bien filmé / diffusé) et suite au prochain numéro, dommage car la formation tient death-y-dément la scène, une autre fois peut-être… On se devait tout de même de rester un poil pour les Frères Chimiques mais vu le carpet-bombing là encore, on n'aura juste le temps d'admirer le joli film d'animation du chouette bonhomme en cubes et sa chute dans l'infini et nous capitulerons les oreilles entre les jambes. See you tomorrow !


Spéciale Ged-y-casse à Lara et Pierre (merci pour le vaisseau), et merci à Yoann pour le sésame, à demain pour la suite.

1 voir N3RDISTAN [Fra] à Bédarieux, Place Pablo Neruda le 08/07/16

2 voir Festival Beauregard - Jour 1 à Hérouville Saint-Clair le 05/07/13

 

Les mots-clés :

Quelques chroniques en vrac

résistance heavy thrash metal france interview
death black metal français
blues rock psychédélique france birdstone cd