Chroniques concerts
11
Jui
2018

[Il y a de quoi se dire que dans le meilleur se trouve forcément le pire,

et que jouer à colorer le monde soit en noir, soit en blanc est une belle connerie. Avec une des plus belles affiches qui nous a été donné de voir en 2018, le What the Fest ?! #3 devait être un sommet scénique, malheureusement nos pathétiques aventures personnelles en ont fait un petit enfer sur lequel nous ne reviendrons pas, mais que nous n'oublierons pas non plus, d'ailleurs une petite pause - voir retraite - va s'imposer maintenant]

Petit résumé d’un trajet aller chelou et ponctué de petites et grandes galères sans nom pour trouver comment venir, comment et où dormir, comment achever une lecture de Frankenstein systématiquement dérangée par des abrutis que rien n’arrête sur le sentier du sans-gêne diplômé, comment squatter dans les wagons d’un tram rempli comme un œuf où il fait à peu près trente-cinq millions de degrés, comment prendre un café en terrasse moyennement agréable grâce à un vieil enrhumé / tubard qui a dû cracher - à grands bruits d'infâmes ronflo-râclements, un litre de glaire par terre. Heureusement, Greg, sauveur d’épaves de haute tenue, ouvre la portière à temps, filons, sens interdit ou pas, vers la Cadoule où l’amie Muriel et ses acolytes se sont encore cassé le bol pour vous mettre cul par-dessus tête.

THOT a fait un léger crochet par la Belgique pour venir montrer que les divinités égyptiennes sont plutôt du genre protéiforme, performant dans d’étranges tenues un répertoire plutôt trop pop pour nous même s’il on y trouve rapidement puis régulièrement des éléments familiers courant de Jeff Buckley à NINE INCH NAILS, et même que Mu nous souffle dans l’oreillette, chaucun entend ce qu’il veut, le GUN CLUB. Le groupe se donne dans cette prestation habitée et on râle (si, si, parfois ça arrive, langues de vipères !) que plus de monde n’ait pas éteint la télé plus tôt pour découvrir un groupe de plus, on n’est JAMAIS assez cultivé, il faut bien se le foutre dans le crâne..  

WHEELFALL pourrait facilement être taxé de post- quelque chose (rock, hardcore, metal, prog, rayez les mentions inutiles…) tant il semble (vouloir ?) dépasser les limites que s’imposent parfois des genres qui devraient toujours voir de l’avant. Avec d’évidentes touches de black metal mais aussi de progressif école moderne, WHEELFALL s’avère aussi excellent pour faire secouer la tête comme un bourrin que pour faire planer, on est pressé d'écouter ça sur disque parce que ça doit forcément valoir le coup, un nom de plus à noter sur la liste interminable des groupes à surveiller de près, chronique du dernier disque à suivre très vite.

HORSKH n’est vraiment pas là pour rigoler, et c'est sous un laminoir ultra puissant que l’on se retrouve projeté, le duo (!!) fait un barouf de tous les diables et ça tombe bien quand avec des lumières méchamment rougeâtres et autant de fumée qu’après l’incendie d’un bois de lauriers, l’effet infernal est là, le hurleur met généreusement à contribution de très longs tifs et des cervicales de bonne facture pour instaurer une dinguerie ambiante qui ne peut que réjouir votre non-serviteur. On se souviendra aussi de ce nom pour la pile à chroniquer, c’est bon quand ça fait mal.

Que dire sur les YOUNG GODS qui n’ait jamais été dit ? Vus la dernière fois il y a longtemps à Victoire 2 si la mémoire veut bien encore fonctionner quelques minutes, les suisses nous avaient déjà botté le train au point que l’on s'était demandé si ces messieurs pouvaient commettre un mauvais concert. Celui de Vendargues prolongera la question dans le futur tant tous les ingrédients qui rendent le groupe hypnotique et légendaire étaient là, on va se recoller ce coffret de 2010 qu'on adore (THE YOUNG GODS [Swi] S/t Coffret (Two Gentlemen) 2010) dans les feuilles pour tenter de retrouver une partie de l’ambiance, car c’est bien rare qu’ici on puisse piffrer les dieux. Ecce homo, dans tous ses paradoxes ?!   

« Bonsoir on s'appelle LES TÉTINES NOIRES et on revient de nulle part ». Et c’est vrai que longtemps passèrent les années sans avoir (cherché) de nouvelles de cet autre groupe génial, à la personnalité unique et à l’univers si étrange. A l’époque où tout le monde revient sur le devant de la scène, on pouvait se demander si le feu allait se rallumer, au moins dans nos petits cœurs de déviants éternels. Oui, et mille fois oui, LES TÉTINES NOIRES, avec, comme pour tous les autres groupes nocturnes de la soirée, des lumières et un son magnifiques, ont tapé très fort sur des ciboulots déjà un tantinet assommés suite à des libations qui allaient bien avec le reste, on souhaite à Mu et à tous les copains qu’une suite puisse se tenir au plus vite pour nous en mettre et plein les yeux, et plein les oreilles !

[Il y a de quoi se dire que dans le pire se trouve forcément le meilleur, et que jouer à colorer le monde soit en noir, soit en blanc est une belle connerie. Car spéciale Ged-y-casse à Greg pour le pilotage, à Christophe et Mickey pour avoir tenté de secouer leurs puissants réseaux pour me sortir de la panade - rien à voir avec l’empanade, car il est venu le temps de saluer et de remercier mille fois Drik et sa bande pour une matinée géniale dans les rues de Sète où nous reviendrons enquêter de plus près sur la scène locale, tielle est la promesse de Nawakulture !] 

SEE YOU - MAYBE - SOON.

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