Chroniques concerts
11
Mar
2019

Avec ces vagues ininterrompues de reformations plus ou moins grossièrement opportunistes, que penser du retour des NÉGRESSES VERTES ?   

Déjà, la légendaire formation parisienne a décidé de fêter le trentième anniversaire de sortie de son légendaire premier album (dont sont issus les tubes Zobi la mouche, C'est pas la mer à boire et Voilà l'été), et pour le moment a priori rien promis de plus. Pas de résurrection calamiteuse de grabataires donc, mais bien une fête où les fans, orphelins depuis des lustres, sont conviés à danser et chanter aux sons métissés d’un répertoire imparable pour qui aime la chanson française dans ce qu’elle a de plus gouailleur et de plus coloré.

© Kriss Peeks

Pour apéritif, la gersoise PHILIPÉLISE n'a pas eu l'heur de plaire aux plus proches voisins à grandes gueules, c’est sûr que quand on sort tous les vingt ans, on ne sait plus trop qu'un groupe d'ouverture se respecte autant que la tête d'affiche. On a du coup capté quelques passages de chanson jusqu'à ce que la guitare soit enfin retransmise jusqu’à nous, on a noté beaucoup d'ajouts samplés, pas trop notre truc tout ça, trop pop et trop tranquille, mais il en fallait du courage pour ouvrir la soirée toute seule avec sa guitare et son pédalier. Respect !

Puis LNV débaroulent. Et on se laisse embarquer direct, le répertoire est ce qu’il est (à savoir un réservoir d’hymnes imputrescibles) et les musiciens passent réellement un bon moment ensemble, point important aussi dans le rendu visuel et sonore. On retrouve sur deux heures, outre les petites bombes déjà citées, des compositions de toutes les époques, des débuts étiquetés « rock alternatif » à la phase plus électronique du crépuscule : Les Yeux de ton père, Le Père Magloire, Marcelle Ratafia, Hey Maria, Orane en seront des moments particulièrement savoureux.  

On oublie souvent qu’outre d’excellents chanteurs et compositeurs, les NÉGRESSES VERTES sont aussi de grands musiciens, passant pour la plupart d’un instrument à l’autre sans perdre une once de superbe, le ballet des cuivres et des cordes est toujours aussi chouette à voir, et Stéphane est définitivement un guitariste impressionnant, en électrique comme en acoustique. De La Valse à l’inévitable Sous le Soleil de Bodega, un vrai bon moment pour tous.

Enfin, peut-être pas pour une certaine peau de grosse caisse qui trépassera soudain sous le choc d’avec Montpellier la Grande. Tarif !

[Alors que la plupart des individus membres de notre modeste « division » se foutent complètement de notre travail depuis maintenant vingt ans, certains qui ont jadis grimpé bien plus haut dans la pyramide culturelle française ont fait des pieds et des mains pour nous avoir et ça fait chaud au cœur, merci donc aux Mellino pour ces invitations à ce concert archi-complet presque trente ans pile après leur dernier passage au Rockstore]

Les mots-clés :

Quelques chroniques en vrac

watain death black metal suède cd
alice cooper hard shock rock cd