Chroniques concerts
23
Sep
2019

À peine le temps de finir le petit tour patrimoine à Béziers 1 que crac, boum, hue,

départ pour Capestang à bord du bolide à becquet (« elle est neuve » !) pour sauter ensuite dans le Kangoo roots de m’sieur Thierry. Premier constat : la route de Toulouse par l'Aude (« J'aime pas ça, les routes départementales. Je hais les routes départementales. Les routes départementales, rien que de m'en causer, ça me donne envie d'envoyer des mandales dans la tronche à tout ce qui remue ») livre un spectacle navrant suite aux incendies récents, le noir et le marron n’ont pas attendu l'automne pour apparaître dans la nature, c'est triste quand on pense à toutes les bestioles qui crament à cause d’un mégot, à tous ces pompiers qui prennent de gros risque pour sauver ce qu’ils peuvent… Puissent les responsables d’incendies flamber à leur tour, qui vit par le briquet doit périr par le briquet !

Sept ans après notre dernière apparition dans les murs des Pavillons Sauvages pour un concert d’AGATHOCLES un rien frustrant 2, KRÖTAL, comprenant dans ses rangs d’anciens DISBEER, les chiens ne font pas des chats et ouvrent la soirée avec un excellent (mais coooooourt !) set de crust / D-beat volontiers métallique qui bombarde à souhait et on accorde le premier slam de la soirée à Nawakulture, court mais significatif geste de soutien aux copains qui suent des litres sous les draperies surannées de la salle de concert, Thierry aura droit à son propre envol (crouic, Nawakulture touché / coulé) ainsi qu’un jeune montpelliérain pas encore rangé dans nos amis habituels, à suivre, tout comme ce groupe qui nous a bien régalés, vite une bière ou deux avant la suite !

DISKLÜR  envoient à son tour une méchante rafale crust, peut-être plus précise dans l’exécution et au ton suffisamment agressif pour mettre sur le cul les quatre pelés (dont deux biterrois, ô Toulouse, où es-tu ?) fermement décidés à sauter partout et à brandir le poing comme un virevoltant hochet pète-dents. Un putain de concert rageur comme on aimerait en voir plus souvent, par exemple à Montpellier où DISKLÜR est cordialement et officiellement invité à se produire quand il veut et où il veut, le commando casse-cou saura recevoir un groupe de cette trempe, soyez-en sûrs !! Cela vaut aussi pour KRÖTAL d’ailleurs, on est fans ! Vite une bière ou deux avant la suite !

Les vétérans basques ULTIMO GOBIERNO sont plus dans une veine hardcore punk à la GBH and Co. et c'est le pied total que cette vieille école qui vient à nouveau dévaster les scènes au moyen de morceaux très percutants, on ne capte pas un mot à leur langage mais partageons avec eux la joie d’être ensemble et de hurler notre droit à pouvoir le faire quand on veut, même si ça défrise les adeptes de la pantoufle. Punk as fuck, heavy-demment, et on chouinerait presque un peu devant des sets bien trop courts pour les gourmets que nous sommes, mais bon, voilà encore une bonne soirée à rajouter à la liste, liste qui n’aura toujours pas de fin si l’ostéopathe préoccupé est d’accord, convenons-en… Vite une bière ou deux avant la fuite !

On a également beaucoup apprécié la rencontre avec la faune locale et plus précisément avec Pierre (Braindead Zine, BLUE HOLOCAUST / VOMI NOIR) et sa douce, deux artistes comme on en fait plus, le premier ayant pour lieu d'exposition les Pavillons Sauvages jusqu'à la fin du mois : les amateurs de gore, de tripes, de boyaux, de sang et de vomi (noir de préférence, merci Gabi) sont invités à se presser, ils peuvent aussi en profiter pour commander à l'auteur son recueil affreux chroniqué ici même sous cette  référence : De Plasma Industries : Logorragies 2010 - 2018 de Pierre de Palmas (Ruin Co° Éditions - 2017).

1 voir Journées Européennes du Patrimoine 2019 à Béziers les 21 et 22/09/19.

2 voir AGATHOCLES [Bel] + DEHUMAN [Bel] + NOLENTIA [Fra] à Toulouse, Pavillons Sauvages, le 13/04/12.

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