Expositions / Salons
19
Avr
2015

C'est ça le freelance,

on se débrouille comme on peut, et, accompagné de CamilleSarah et Arnaud, ainsi que du superbe livret imprimé pour le festival, arpentons maintenant en visite simili-éclair les rues d'Aix devenue pour quelques jours un chef-lieu intergalactique de la bande dessinée. C'est vers l'office du tourisme que nous dirigeons nos pas pour le grand Mezzo (nos routes se croisent encore après le Festival International del disc et de la BD à Perpignan), exposé en grands panneaux de couleurs posés comme des vitraux (cela semble plutôt logique vu la destinée messianique de Robert Johnson), ainsi que leur version d’un sublime noir et blanc retraçant la vie du génial guitariste déchu ainsi que son inévitable pacte avec le Diable. Mezzo saisit l'esprit honkytonk avec des décors et des visages ultra détaillés en ombres et en hachures hyper-réalistes (mate-moi cette voiture qui passe sous le train !), on dévorera dès que possible le roman graphique noir et blues de chez Glénat.

C’est la Cité du livre qui nous attire ensuite, et particulièrement ce bric-à-brac génial de Fluide Glacial qui rappellera le faste et furieux assemblage grolandais du M. I. A. M. de Sète qui nous avait tant fait rêver. Ce "Hors-série Aix" souhaite bienvenue avec un beau kiosque (avec du Fabcaro inside), on découvre ensuite des projections de couv’ poilantes, des installations farfelues comme le très utile gps spatio-temporel et tout un tas de dessinateurs dont on veut savoir plus comme Jean SoléJake Raynal, le fabuleux Julien Loïs (qui sévit dans Aaarg pour le plus grand bonheur des oeils), le tout avec un fond musical délibérément kitsch. Ajoutons pour finir l’incontournable Edika qui ne risque pas de faire un four avec son fabuleux frigo.

En allant farfouiller au fond du bâtiment, on découvre que les marteaux géniaux du Dernier Cri sont là aussi avec leurs créations brûlantes ; en faisant une visite plus approfondie, on se dit que c’est une chouette idée que cette Cité du Livre qui porte bien son nom avec également des ateliers et une médiathèque sur les couloirs de laquelle on tombe sur Simon Roussin dont des passages au feutre violents et un Jean-Pierre Marielle saisissant nous séduisent, ainsi que Miroslav Sekulic avec ses grands formats qui figurent réalisme et vie quotidienne avec une pointe d’espièglerie. Dans la cour, on note aussi un géant gonflable, une caravane surprise et une fresque en cours, nous n’en verrons pas la fin...

...Puisqu’il FAUT courir voir les oeuvres du belge Steve Michiels qui prie d’office d’aller dehors à ceux qui voudraient rire, car ici la vache broute un pigeon, la baigneuse suce des poulpes, et allons-y gaiement avec les "moustachiettes" et les inspirations destroy de Magritte, un festival d’humour pince-sans-rire décapant à la Glen Baxter en plus trash, ou comment se marrer comme une baleine dans un palais de l’épiscopat. Dernier lieu puisque le temps fuit, la galerie Vincent Bercker dont on goûtera gravement les oeuvres de Joan Cornella, une minuscule exposition de dessins cruels mais hilarants, plus c’est méchant et mieux ça marche.

Il est clair que nous essaierons l’année prochaine de nous organiser un minimum pour voir l’entièreté des choses, et peut-être même réussir à croiser l’ineffab’Caro, avec qui la France d’en bas bédaricienne attend avec impatience la prochaine occasion de partager un apéritif.  

© GED Ω - 19/04 2015

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