Expositions / Salons
15
Sep
2010

Très chère Aurélia, je réponds à ton message par un reportage improvisé,

écrit de traviole bloc contre un mur ou contre ma cuisse droite, le tout sonnera un peu décousu mais le côté instantané (sans jeu de mots moisi) reste entier. Dans l'ordre de visite, s'il te plaît.

Intro à caractère informatif: je n'aurais jamais cru être accueilli par des vuvuzelas en arrivant dans la cité des Rois de Majorque, visa pour l'incongruité if you ask me, because of les bruits pendant la visite du premier bâtiment à proximité des manifestants clopin-klaxonnants, j'ai nommé l'Arsenal. Note la transition, juste en dessous en faisant genre, wèch t'as vu, j'enchaîne sur...

L'Arsenal: regroupe les grandes unes de 2009-2010, j'ai nommé dans le désordre Haïti, le président polonais et l'effet low cost, la Thaïlande, sans oublier les grands classiques (Irak, Afghanistan, Palestine où maintenant les gens ne "sortent" plus que sur Facebook pour y construire des fermes virtuelles et rencontrer leur futur époux, effarant la connerie d'un monde pas plus beau en photo quelquefois). Direction le quartier du couvent des Minimes pour la suite, le tout à approximativement 8 km/h avec des godillots polonais de trois kilos chaque, et en laissant des flammes sur notre passage en plus, et toc. Mention spéciale aux courageux qui exposent sur le chemin croûtes content-pour-riennes et statues au charme très personnel.

Chapelle du Tiers-Ordre: un très beau lieu au plafond percutant et une expo d'un humanisme forcené, tu as eu le nez creux, non, je n'ai pas été ébahi par ses somptueux clichés de Danielle et Olivier, accompagnés qu'ils étaient par des extraits ô combien lénifiants de la sagesse mondiale, pourquoi toujours affubler son art d'une ancre morale ? "C'est la Terre qui est finalement le propriétaire de l'homme" etc etc. Mais laissez-moi sortir que j'vous dis...!

Eglise des Dominicains: gros morceau comme d'habitude avec plusieurs séries. Sachant que je regarde les expos systématiquement à l'envers (donc de la dernière photo au panneau explicatif), c'est d'abord les photos qui sont abordées, le pourquoi du comment suit, ou pas. Incroyable "Bangkok de tous les dangers" où un saisissant contraste entre la beauté du pays et de son peuple et l'horreur des destructions diverses laissent sur le fion, rappelant la Palestine où une population à l'armement souvent dérisoire se retrouve fàce à une armée équipée et au sang chaud. Images choc: les barricades en bambou, le déversement du sang des rebelles sur le sol... "Qu'est devenu le pays pacifiste que je connaissais ?" se demande l'auteur qui à la base avait un nom. Autre série, de superbes photos en noir et blanc illustrant des madras, écoles coraniques au Bangladesh, où les élèves peuvent faire les mêmes têtes que n'importe quel écolier du monde. Pour le sieur Wasif, barbu et basané, les regards parisiens lourds de reproches l'ont poussé à montrer la réalité d'un islam pacifiste et pur dans l'environnement de sa jeunesse. Splendide. Julien Lepers prend la parole: si je vous dis Corée du Nord, Cuba, Moldavie, Laos, Vietnam, Chine...? Et bien vous répondez communisme jusqu'au-boutiste et une nouvelle mode, le "tourisme rouge", affligeante magouille digne de "Tintin au pays des Soviets" mise en image de manière assez décevante, pas de relief, couleurs fades pour ces "visions du communisme" étonnamment bien pâlotes. La faute au matos ? Le monsieur était-il assis au volant de sa Trabant avec un vieux Leica en bois sur les genoux ? Pour finir ce tour, pleurons en coeur devant le sort bien triste des séquoïas, arbres vénérables, fossiles aussi verts qu'une armée de curés belges. Encore des merveilles inestimables que le siècle du profit verra disparaître.  

Couvent des Minimes: attention les vélos, là c'est le BIG bâtiment, rempli d'apprentis artistes qui photographient les photographies (!! Véridique), lâchent leurs mômes gueulards et gavés de glucose dans les couloirs , là où pas un courant d'air ne te sauvera de la migraine et de l'envie d'écraser un pain dans la vilaine face des (cochez la case qui vous arrange) harpies / pignoufs discutant au téléphone, putain ok, je suis devenu vieux. Mais n'est-on plus capable d'intéresser les gens, en particulier ses enfants ? Ou bien est-ce pour faire bien que beaucoup de gens se déplacent, bruyants mollusques dans les couloirs souvent remplis de trésors visuels ? L'art du coup de pompe dans le cul mérite une expo, j'ai dit. Fin de la parenthèse, je saute la ligne, allez on suit au fond.  

En vrac: la polygamie chez les mormons, j'aurais intitulé "la p'tite maison dans le harem", c'est terne mais tellement adéquat, le froid dans le dos est une évidence, je ne sais toutefois pas, ma chère, qui est l'horrible styliste de ces pauvres demoiselles. Le pèlerinage en photos est un festival de couleurs à la croisée des dieux et des contrées, le contraste entre communisme et dévotion est toujours affolant au Tibet, les ciels africains sont merveilleux, comme autant de regards de Dieu que l'on croirait pour une fois des plus bienveillant. William Klein est un génie et les séries sur New-York, Rome, Moscou et Tokyo pendant les années 50-60 sonnent comme du Doisneau punk, les nonnes édentées qui attendent le Pape ont une classe folle et chaque cliché provoque un sourire. Au programme ensuite des patrouilles de flics, on passe vite, y a les mêmes à la télé, les instantanés d'Allard ou la vie quotidienne avec humour, le Congo des bateliers, tu avais raison, quelle technique et quelle beauté que ce fleuve et ces villes flottantes ! L'horreur des décombres, les pillages et les camps d'Haïti encore, le David et Goliath de Thaïlande aussi, espoir contre un ordre inique, la vie sordide des sans-abris dont l'ami Barack se fout, comme les autres, éperdument, la violence envers les femmes en Inde (déjà exposée en 2007 ?), des carnets d'urgence ou le calendrier des pompiers version "Envoyé spécial", la Jérusalem catholique, un inhabituel spectacle qui fait penser à un coeur brisé qui semble vouloir battre à nouveau, l'Ossétie et la Géorgie oubliées depuis, tout comme le Tchad et la guerre qui a brisé le pays dans les années 80, terminons dans la joie avec les incroyables magouilles des ferrailleurs de Tchernobyl où rien ne se perd, tout se revend et contamine. Le matériel à la base privé passe dans des mains publiques pour un profit ridicule, dites, c'est pas du communisme ça ? L'épouvantable chaleur vient à bout de ma patience, rendez-vous l'année prochaine et en attendant bonne lecture !  

© GED Ω - 15/09 2010

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