Spectacles
27
Oct
2015

Voici l’époque où le vent, un élément d’ailleurs typiquement audois, joue avec les tas de feuilles.

A la vue de ces sarabandes au doux friselis, on se rend compte du nombre de pages de l’éphéméride qui ont virevolté depuis notre dernière visite au Café de la Poste de Narbonne (voir Romain Bouteille [Fra] à Narbonne, Café de la Poste le 15/04/15). Reçus comme des rois dans un lieu que nous adorons, nous ne ferons toutefois pas dans la flagornerie en qualifiant l’ambiance de géniale pendant le show d’Albert Meslay qui succède à une présentation par Sandrine et Guy, les propriétaires (qu’on aimerait bien voir jouer un jour, eux aussi).

Dans la grande tradition des artistes comiques avec de vrais morceaux de mots dedans, Meslay, pince-sans-rire au langage virtuose, explique la difficulté d'écrire, heureusement que l’utilisation d’un « traitement de sketch » est déterminante, il suffisait juste d’y penser. Mais là où l’auteur a eu du génie, c’est quand il décida de délocaliser et d’écrire aidé par des comiques issus de pays à monnaie faible, c’est plus aisé ensuite d’aller au bulot le lundi, fictif ou pas. A moins d’être inscrit à « Pole nord emploi » (sans pour autant être chaumeur) ?

Malgré la fierté de la Nawakulture d'être d'origine vichyssoise, il s’avère compliqué de résister aux mimiques tordantes du monsieur avec sourcils et moustaches quand il se « grime » en Pline l’Ancien jeune, un philosophe à la langue bien VIVANTE malgré les gaulois gaullistes, Pompéi et caetera. Les jeux de mots incessants (les « mots Meslay » ?), toujours cinglants, sa façon de singer le discours politique (Chirac et ses « il fauT » ?) s’appuient sur une actualité chargée, par exemple le réchauffement de la planète (« un sujet chaud qui fait froid dans le dos »), égratignent parfois, font réagir toujours.

Avec la clairvoyance des élèves de sixième qui choisirent l’allemand en première langue dans les années 20, et l’assentiment des Sobres Anonymes, on avoue avoir passé un excellent moment dont on salue l’humour, mais aussi l’utilité : au programme un exercice de conjugaison splendide avec un accent sur les liaisons, de multiples références historico-loufoques et, Noël et ses tracas arrivant, nous repartons même avec une idée cadeau en moins sur la liste, « Les 7 familles recomposées », c'est clairement trop dur. Merci Albert !

Programmation du lieu, réservations e tutti quanti là : http://cafedelapostenarbonne.fr/

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