Chroniques CD
23
Fév
2016

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Le retour du sanglier pyrénéen,

vingt-trois ans (!!) après la deuxième démo et un statut de pionnier français du pagan / black metal quand d’autres souillent un peu aujourd’hui ce qui faisait la beauté d’un style par des discours saugrenus ou des maladresses musicales impardonnables. Car c’est d’Art pur, certes sombre et impie, que l’on parle en abordant le cas SUS SCROFA, un groupe qui ne se contente pas de jouer bêtement avec les images et les mots mais retranscrit un univers authentique : on est VRAIMENT dans le crépitement d’un feu dans la forêt, sur l’épaule d’un dieu cornu ou au bord d’un précipice où la danse macabre se perpétue, les textes en français mais aussi en occitan rocailleux scandent une poésie aussi mystérieuse que son magnifique lieu de naissance et ses contrastes, les cris de bête sauvage sont parfois rejoints par des chœurs majestueux, les passages rituels s’enchevêtrent sans complexe avec les soubresauts agressifs. L’équipement électrique typiquement metal se voit enluminé par les instruments traditionnels (guitares acoustiques, flûtes, hurdy gurdy…ainsi que des instruments faits maison !) pour un alliage organico-archaïque qui fonctionne diablement bien, et les deux pièces crypto-progressives de quasiment dix minutes chacune auraient particulièrement de la gueule sur une scène, pourvu qu’on ait la chance d’assister à ça un jour. Veirem ben.   

Pour parfaire une sortie en tous points exceptionnelle, le disque est enfermé dans un digipack A5 sobre et classe, seulement orné des dessins d’Arexis lui-même, death-y-dément un artiste complet. Les amateurs du genre se doivent d’aller à la rencontre de ce revenant ainsi qu’à celle des autres projets en relation plus ou moins directe avec SUS SCROFA : STILLE VOLK et LA BREICHE, cette dernière étant responsable de la dernière grosse claque dans la gueule de Nawakulture avec ça :


http://susscrofa.bandcamp.com/

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