Chroniques cassettes
16
Oct
2015

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Trois heures de musique dans un FABULEUX coffret

contenant quatre cassettes (de quatre couleurs différentes et avec pour chacune une jolie jaquette, et un drapeau A3 pour décorer le lieu de rituel. Il n’y aurait visiblement que 100 récipiendaires de cette magnifique chose, tant pis pour les autres donc.



Le EPs Ortus (2009) contenait deux loooongues (environ 10 et 20 minutes) compositions de black metal très cru qu’on aurait longuement et savamment fait bouillir avec un doom metal lancinant, un truc que l’on devine habité par des formules maléfiques, les imprécations râpeuses de Mhaghnuis, qui officie seul derrière tous les instruments, et l’atmosphère générale, étouffante, sont particulièrement convaincantes.

Mhaghnuis revient ensuite avec un autre EP, Anti-Flesh Existence (2010), qui contient trois titres de dimension à peu près normale pour les deux premiers, le troisième représentant tout de même dix minutes. In Ritual To Yam et Universal Extinction sont deux jolies pièces de black metal accrocheur, mélodique et néanmoins agressif, on retrouve même en filigrane de vraies traces de heavy / thrash / black vintage, excellent ! Le long morceau-titre explore encore les contrées doom sans diluer sa sauvagerie, l’atmosphère, encore, est captivante.

Pour fêter sa troisième année d’existence, PTAHIL, ou plutôt Mhaghnuis, s’adjoint les services de Luathca (chant /guitare / bass) et publie son premier album longue durée For His Satanic Majesty’s Glory (2011) dont, vous l’aurez compris, les thématiques infernales n’ont pas changé. Doté d’une couv’ qui pèle la rétine, l’album tape dans le tas avec le furieux The Great Satan qui témoigne d’une accélération du tempo et du maintien de ce son cradingue mais tellement adéquat ! Le double chant fait des merveilles sur ce disque et encore une fois on est étonné de ne pas avoir entendu PTAHIL avant tant l’ensemble sonne crédible et terriblement accrocheur ! Encore un groupe largement supérieur à ceux qui occupent le haut de l’affiche médiatique.



The Almighty Propagator of Doom and Despair (2012), le deuxième album, ne montre aucune fêlure dans l’architecture sonique du groupe depuis ses débuts, à savoir cette alchimie black / doom très crue profondément ancrée dans l’étude du gnosticisme à tendance satanique, si ce n’est peut-être l’apparition de réflexes punkoïdes qui parviennent à faire passer le son de PTAHIL pour encore plus abrasif qu’à ses débuts pourtant passablement costauds dans le genre. Et ainsi le jeu avec les sons et les voix distordues est aussi fréquemment au programme. On a parfois l’impression d’entendre un IMMORTAL primitif joué par CELTIC FROST sous une pluie de verre pilé dans la Suède de la fin des années 80. Un truc qui sonne death-y-dément authentique à mort, et original. Le morceau-titre de treize minutes est un sacré morceau là encore.

Le troisième album, Born Against (2014), cloture ce coffret avec une collection d’ « anti-hymnes » comme le déclare le groupe, dédiés à tous les rebelles, en particulier ceux envers les prophètes religieux créateurs / éleveurs de moutons. PTAHIL se pose comme un groupe décidé à diriger sa vie sans suivre les sentiers battus des manipulés. En tout cas, si on pourra trouver que la production est peut-être un peu moins abrupte que les précédentes, le duo continue à œuvrer comme il l’a toujours fait, entre morceaux courts et sauvages et longues compositions plus atmosphériques (comme l’excellent Eulogy of the Gods of Illumination Who Embellish the Darkness). Un groupe américain plutôt atypique et responsable d’une discographie foisonnante et intéressante à plus d’un titre qu’on vous conseille d’aller découvrir rapido.

http://ptahil.bandcamp.com/

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