Chroniques cinema
27
Fév
2011

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre: suite enfin logique d'un classique revisité

(1er épisode à trouver là : Sherlock Holmes de Guy Ritchie (avec Robert Downey Jr, Jude Law...) 2009)

Scénar: une série de décès suspects mène Holmes sur la route du sinistre professeur Moriarty, visiblement le seul esprit du siècle à pouvoir jouter avec le sien. Le combat décisif s'engage quand l'entourage du détective se voit directement menacé, faudrait voir à pas trop chercher des noises là hein ?!

Encore une fois un film hyper-rythmé bien que possédant toutefois suffisamment de flegme pour rendre souvent subtiles des scènes parfois vouées à n'être qu'explosives. Les ficelles de la comédie américaine sont là avec les gags potaches de rigueur (le pauvre chien est de retour, un poney fait son irrésistible apparition...). Le casting est toujours sympa (les duettistes mais aussi Noomi Rapace, death-y-dément troublante depuis la saga Millenium) même si petit reproche : le personnage du frangin Mycroft (Stephen Frears, toujours ravagé du bulbe) est par trop comique pour coller avec le super-agent des récits de Doyle, en particulier dans le plus simple appareil...

Le récit rejoint Doyle et son Problème final, pourquoi d'ailleurs ne pas avoir utilisé ce titre hmm ? L'ennemi absolu, le double maléfique de HolmesMoriarty, devient une obsession pour le détective même si la routine reste bien plus dangereuse pour un cerveau capable de tant de performances. Si sa consommation de drogues est à peine évoquée on n'a aucun mal à imaginer qu'il en abuse, rapport à la conduite hyper-speedée du personnage, d'où une question émerge: Robert a-t-il bédave un max pour assumer le rôle ? Si en plus le maquillage s'y met, la tête de cinglé de Downey semble rendre des hommages hallucinés, par exemple au Joker de Heath Ledger dans la scène du train. Irène Adler, même furtivement, n'épargne pas plus Holmes et son petit coeur (sans parler du fragile spectateur): ses (rares mais palpables) réactions suffisent pour faire mouche. Regardez-moi donc cette danse en plein campement gitan !!! Pour 1891, Holmes est le punk dandy junkie à l'avance sur son temps, même dans l'immédiat: il prévoit les coups qu'on lui porte (la feuille de coca maybe ?) mais aussi toutes sortes de choses, à la manière d'un extralucide flic déjanté.

Le générique heavy de Morricone (on le sentait venir !!) est identifiable à la seconde, Hans Zimmer pour sa part livre une B. O. lugubre et vrombissante, incluant la mélodie insidieuse de la mélancolie du héros solitaire, la photographie sombre s'en fait d'ailleurs l'écho. Les morceaux tziganes déchirent à mort également.

Entre les Brigades du TigreFrom Hell et Goldfinger, un soupçon de fantastique en sus, ce Holmes mérite définitivement sa place dans la Ligue des Gentlemen Extraordinaires. Et il y en aura bientôt besoin, en un temps qui s'annonce incertain avec la mécanisation de la vie (quels décors d'ailleurs, encore !!), l'apparition d'armes terribles et d'idéologies cruelles... La superbe partie d'échecs qui oppose ces deux demi-dieux est prenante, deux super-mégalo, trop intelligents pour être heureux, jouent leur vies, gladiateurs romantiques du plus bel effet.

 

© GED Ω - 27/02 2012

 

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