Chroniques cinema
01
Oct
2014

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : combat contre l'injustice et célébration de l'utopie

Scénar : Irlande1932, Jimmy est de retour des Etats-Unis après un exil de dix ans et veut au début reprendre la vie normale et vivre à la ferme chez sa vieille mère. Malgré la violence récente de la guerre civile de 1919 qui a laissé des cicatrices profondes, les jeunes du coin recommencent à danser au beau milieu des routes puisqu'ils n'ont « ni travail ni endroit ou aller ». Ils veulent remonter un lieu, du moins remettre en état le « dancing » que Jimmy et ses amis avaient créé des années auparavant. Mais ce lieu a une histoire : construit par un comité de bénévoles, il provoque évidemment les foudres des prêtres et des Black and tans, anciens combattants qui voient d'un mauvais œil une entreprise « communiste ». Jimmy recommence donc ce qui avait causé son exil et retrouve au passage Oonagh qui, même mariée, n'a jamais quitté son cœur.

Après le fabuleux La Part des anges, Loach a encore frappé avec un film émouvant, amusant et forcément engagé et toujours avec un casting d'acteurs peu connus, beaux (la mère de Jimmy !) et saisissants, réalistes, dans des paysages sublimes magnifiés encore par un grain d'image superbe et des couleurs naturelles. Ce qui occasionne une redécouverte de l'Irlande traditionnelle où l'on récolte la tourbe, où l'on vit au contact de la Nature dans la simplicité, l'humour irrésistible des gens simples pimentant parfois la sauce.    

Cette tentative collective d'une école libre où l'on pratique les sports, où l'on lit et discute des livres, où l'on appréhende la liberté de pensée, ne peut être pris que comme une provocation par les bigots et les conservateurs de la frange dure, d'ailleurs quand le bal ramène des familles entières à la joie d'être ensemble, les crapauds de bénitier listent les présents pour les balancer publiquement pendant la messe... La musique géniale d'antan amène également beaucoup de plaisir, malgré le diabolus in musica décrété par les cathos.

En ces temps moroses, on ne peut se dispenser d'un combat en images de l'utopie contre la norme bien-pensante, merci Ken et vivement le prochain !  

 

© GED Ω - 01/10 2014

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