Chroniques DVD
08
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre: mythe fondateur sorti de la tombe

Scénar: Un satellite censé aller faire un tour vers Vénus est exposé à des radiations. Est-ce pour cela que tout d'un coup les mort sortent de sous le marbre pour fracasser du vivant ? Les désaccords entre chiantifiques occupent les rares télés encore debout, il semblerait que les fameuses radiations réactivent une partie du cerveau des morts: les fans de la NRA exultent, leur faire sauter le caisson les renvoient faire la teuf sous terre, yeeehaaah la boucherie est ouverte !! Coincés dans une bicoque, une poignée de gens jouent à survivre...

Premier film de Maître Romero, un réalisateur qui a grandi dans le Bronx dans une famille modeste et s'est vite passionné pour le cinéma au point de réaliser son premier petit film à onze ans (!!) avec une caméra prêtée par son oncle, puis des pubs et des films d'entreprises, La Nuit est déjà un constat amer de la société, le cynisme des nouvelles générations envers les morts c'est pô bien (They're coming to get you Barb'raaa...), ah ouais mais gaffe, les morts semblent plutôt susceptibles, rira bien qui rira le dernier. Se ficher de la sainte Eglise, rigoler de l'Au-delà, faire des blagues dans les cimetières ah ouais ?!

Et les soupe-au-lait en question, mort vivants de leur état, sont réellement effrayants, et de plus speed et affamés. L'attaque de la voiture, à la beauté expressionniste, est saisissante, ça ne rigole pas là, d'ailleurs, comment s'entraîne-t-on à courir avec autant de brio que le premier exhumeurtrier, illustration parfaite du mort récalcitrant têtu ? D'ailleurs, ce n'est pas compliqué, ce film génial a influencé la quasi-intégralité des films d'horreur suivants (La course de la fille sur la route... Massacre à la tronçonneuse anyone ?) tout en étant dans la continuité des grands classiques à la Universal et précédents: les jeux d'ombres sont superbes, le début quasi-muet désarçonne alors que le scénario se révèle hyper-léger, pas d'explication, tout droit dans la mêlée, les défunts sont-ils pilotés par la faim de chair ou l'envie de tuer ? Idiots pour Jess Franco, les morts vivants se révèlent ici, nantis d'une démarche étrange et d'un silence...de mort, très inquiétants... Les vivants d'ailleurs ne sont pas en reste et livrent pour la plupart de très bonnes prestations. Et ce malgré un budget visiblement serré (heureusement, la passion reste un moteur inaltérable).

Et heureusement, l'ami Ben (un héros noir en 1968 !)est très doué en survie et pourrait même taffer avec la mère Damidot pour construire une taule. Mais du côté des autres « autocaptifs », on apprend rapidement que panique et égoïsme sont les deux mamelles d'un naufrage irréversible, on en profite d'ailleurs, pim pam poum, pour claquer le museau du mythe de la famille américaine. On la fait sûrement même frémir, voire dégobiller, en montrant des goules qui s'arrachent les tripes en gros plan avec un noir et blanc d'une exceptionnelle sobriété et sur une musique lugubre et vieillotte, typiquement amère-loque. Oh et puis tiens, si on jouait avec la mort d'un enfant ?

Franchement, ça fait toujours mal au fion une « édition prestige » avec une couverture aussi pourrie alors que l'affiche aurait suffi... Bravo aussi pour la jaquette pleine de fautes que les faux-jetons appellent « coquilles ». Grâce à Satan, pas de bonus au programme, juste une copie restaurée au numérique, la VOSTFR est là aussi, ouf. Enfin, quand les ST, souvent inutiles, ne sont pas aux abonnés absents...

© GED Ω - 16/12 2013

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