Chroniques DVD
04
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre: étrangleur téléguidé

Scénar: Le docteur Jekyll est cocufié par son propre frère, sa vengeance sera terrible. Il tue l'indélicat puis grâce à une formule du docteur Orlof, il parvient au moyen d'ultrasons à lui rendre la vie et à en faire son âme damnée. Pendant ce temps la nièce de Jekyll, accompagnée d'un prétendant collant, se dirige vers Holffen. Si le Dom Juan prend une chambre d'hôtel, elle va loger au château Jekyll où règne une ambiance sinistre.

Dans la série on prend (encore !) les mêmes et on recommence voici le retour du père Orlof avec au casting un acteur du Sadique Baron von Klaus, on s'y perdrait presque hein ?! On retrouve aussi le château des deux films précédents, Daniel White à la bande originale (bien coolos d'ailleurs) avec quelques chansons en espagnol plutôt chouettes surtout quand féline la dame siffle sur Pepita. Evidemment le titre sert d'appât, no scrupules pour attirer la partie grivoise du public, le cocktail est là: du jazz, de la donzelle court, très court vêtue et à la vertu volatile, pour finir proprement étranglée par la créature de Jekyll.

Les bricolages divers rappellent un peu des choses de la trempe de Chapeau melon et bottes de cuir, les visuels sont dans un veine Universal (Frankenstein…) et le noir et blanc est une fois de plus magnifique, les flashbacks vocaux encore une bonne trouvaille pour faire avancer le film. Par contre l'agaçant "bruit" des ondes donne - donc vraiment - envie de tuer. A diffuser en continu à l'assemblée nationale ! La décadence est omniprésente: l'alcool forcément mais aussi l'opium, accompagné d'ailleurs par une musique qui entraînerait sans drogue un perchage total. 

Ce film montre rapidement ses faiblesses à cause de longueurs qui arrivent dès le tiers de l'intrigue avec des entrechats sentimentaux divers et variés. Heureusement le massacre de bimbos (à poils, pour légitimer l'étrange Interdit aux moins de seize ans ?) recommence assez rapido. Techniquement mieux foutu, ce film manque de l'énergie primaire des deux précédents mais dénote également d'un effort au niveau du scénario qui s'avère plus profond (le monstre a conservé un coeur !) et le nombre de personnages plus élevé même si on reste en domaine minimaliste. Certains seconds rôles (Cicéron, l'inspecteur de police et surtout la fameuse "créature" troublante de charisme dans le mutisme d'un spectre inexpressif…) sont plutôt savoureux.  

Bonus: vingt-deux minutes d'interview dans laquelle Jess Franco évoque son côté "proustien", prompt à révéler les différentes facettes d'un personnage à travers un kaléidoscope. Dans ce film, Orlof sera donc profondément méchant, comme si dans les autres du genre il était sympa comme tout ! Sacré Jess ! L'origine du titre est aussi explicitée.

© GED Ω - 12/04 2013

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