Chroniques DVD
14
Juil
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre: devine !

Scénar: Ce bateau qui dérive mollement devant la Statue de la Liberté est vide, mis à part bien sûr les infâmes scolopendres visqueuses. Du moins, les gardes-côtes le croient-il quand ils montent à bord… Mais la main mâchouillée, puis le gros zombie moisi qui surgit font déchanter, voire décéder, une partie de l'équipe. Ce zombie, mieux plombé au flingue qu'une dent cariée, finit à la baille. [Après une des scènes les plus absurdes de l'histoire du cinéma,] la fille du propriétaire du bateau et West, un journaliste un rien dragueur, partent pour l’île d’où semblent venir tous les problèmes et non, ce n'est pas la Corse mais Matoul dans les Caraïbes : « l'île maudite » aux dires des andouilles qui veulent bien les embarquer, on se demande bien ce qui les attend là-bas hein ?

Comme toujours chez les italiens, on saute sur le dernier succès pour en faire des ersatz plus ou moins pourris à la chaîne, mais qui rapportent généralement un peu. Avec ce Zombi 2 (fallait oser taper carrément le titre de Zombie, le dernier Romero à l’époque non ?!), ce sont bien évidemment les mort-vivants que l'on veut exploiter. Fulci, chargé par Fabrizio De Angelis de concocter la chose, ne va pas seulement faire pousser un navet. Déjà, il réunit une équipe technique solide autour de lui, qui va le suivre pendant des années dont Fabio Frizzi à la musique (très fort, décalé comme GOBLIN avec qui il partage aussi le groove) et Dardano Sacchetti au scénario (comme pour L'Emmurée vivante, mais il travaille avec des tonnes d'autres réalisateurs, voir par exemple Le Chat à neuf queues). Puis, hop, en deux mois, le film, tourné à l’arrache sans autorisation à Saint-Domingue et New York, est dans la boîte. 

On pense forcément à L’Île du docteur Moreau mais aussi un peu à un retour à White zombie (1932) bien que l’ambiance préfigure surtout les cannibales exotiques brutaux de Lenzi (post-Cannibalis - Au pays de l'exorcisme of corpse) ou Deodato, c’est sûrement la faute à ces percussions entêtantes ! Évidemment on trouve aussi un peu de fesses et de nénés chers à Lucio, d’ailleurs Paola (Olga Karlatos, déjà croisée dans le Keoma de Castellari) est très belle et joue bien les folles tandis que les yeux de l'héroïne (Tisa Farrow, qui se commettra aussi dans l’affreux Anthropophagus) sont deux océans miniatures sur lesquels on rêve de voguer. Ian McCulloch (Quand les aigles attaquent) est quant à lui l’acteur à la plus répugnante calvitie du cinéma et Al Cliver (vu dans le grandiose Mondo cannibale) est aussi de la partie, du beau monde version bis. Au menu aussi un requin costaud mais pas très malin (on soupçonne même des maltraitances lors de la scène…).

Un film vieilli mais sympa, confrontation entre science et superstition qui joue avec le gore crado - le terminal des mourants est réussi avec ses traces de vomi, ses mouches et sa crasse - mais aussi avec la suggestion, les bruitages angoissants, le suspense ! Parfois de très beaux mouvements de caméra à noter mais aussi un maquillage différent de d'habitude, inventif et marrant avec en option les vers que piquera comme tant d'autres choses Jess Franco (pour L'Abîme des morts vivants entre autres). On a droit à une fin qui fait comme si L’Enfer des zombies se plaçait chronologiquement avant La Nuit des morts vivants ou Zombie.

Vient avec un livret seize pages instructif dans ce beau coffret qui contient un double digipak avec des tonnes de bonus (presque trois heures de documents !) et d'innombrables interviews des protagonistes, de journalistes fans, et où la roublardise des italiens et leur réécriture des événements fait toujours sourire. Bravo donc aux différents réalisateurs car toute l'équipe ou presque s'exprime, on trouve même la musique : cool !!

 

© GED Ω - 02/02 2015

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