Chroniques DVD
08
Mai
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre: western spaghetti con carne

Scénar: mieux vaut être en taule (ou shérif) quand la foule se déchaîne soudain contre « la ville la plus crasseuse des Etats-Unis ». La morale, salie par des années de dépravation due au jeu et à la violence, est reprise en main par les habitants aux tronches emballées façon KKK qui se prennent tout-à-coup pour M. Propre et sa bande. Quatre branques, une putain enceinte, un joueur professionnel, un pochetron et un noir illuminé, échappent au massacre et sont gentiment invités à décarrer, en passant par le désert voisin, c'est une belle balade que la fuite vers la survie.

Après son fameux premier western, déjà passablement sauvage, en 1966 (voir Le Temps du massacre), Fulci se remet au genre et fait parler le colt. Au son d'un rock pop de babos à la Simon & Garfunkel (on navigue gaiement du perchage total à l'angoisse sans complexe, merci entre autres à l'indéboulonnable Fabio Frizzi), l'histoire file un peu vite sans égard pour les transitions. On retrouve au passage de véritables traditions / clichés du western classique : la caravane de simili-mormons, les bandits cruels 100% sans foi ni loi, les personnages que l'on ne voit jamais manger (est-ce là le secret de l'incroyable ligne des despérados ?)... On retrouve aussi les éléments qui font de Fulci un réalisateur audacieux en s'attaquant à un western : prises de vue dignes de l'horreur de ses films typiques, un poil de gore mais aussi l'occase de voir de la femme nue (superbe Lynne Frederick par ailleurs) mais aussi du mec, pas de jaloux ! Un des personnages, visiblement sous influence, se laisse même aller à un vibrant « faites l'amour, c'est le seul moyen de se raccrocher à la vie », message peace & love caché ?    

Quelques scènes surréalistes viennent émailler la chose comme par exemple l'absurde leçon de chasse au canard par un Chaco qui aurait pu être lui aussi surnommé la fée Carabine, le même Chaco qui charcute de l'homme à étoile en chatouillant le gore de l'image (plutôt rare dans les films de cowboys, étranger…) ou encore la consommation stupéfiante - et les joyeux effets - du peyotl.

Un film tordu (interdit aux moins de 16 ans = nawak) que seul un italien pouvait tourner et franchement pas le navet que certains décrivent parfois. Et en plus ce DVD contient la copie complète du film non-censurée, Les Introuvables *, c'est souvent la classe death-y-dément. A conseiller aux allergiques au western américain façon John Wayne.   

Bonus: bande annonce et 25 mn d'interviews avec Fabio Testi, Roberto Sbariga (le producteur)...

© GED Ω - 15/01 2014

* Dans la même collec' on trouve aussi le fabuleux Django de Sergio Corbucci.

Les mots-clés :

Vous aimerez sûrement...

Quelques chroniques en vrac

jules dassin film comédie romantique