Chroniques DVD
03
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Voilà un bien beau coffret qui rend hommage à la fausse trilogie du plutôt méconnu Eiichi Kudo,

pourtant grand cinéaste venu du pays du soleil levant. En route pour trois films pas loin d'être essentiels !

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Les 13 tueurs

Genre: les 13 samouraïs 

Scénar: 1844. Puisque son demi-frère, Noritsugu, violeur et assassin, est impliqué dans l'embrouille qui les provoquent, le shôgun décide de ne pas ébruiter le hara-kiri et la plainte qui va avec de Moniya. L'inspecteur Shinzaemon est tout de même chargé en catimini par son suzerain et ministre d'une mission suicide : sabrer l'indélicat. Il monte une équipe de samouraïs mais des guerriers déguisés en porteurs entourent Noritsugu dont les serviteurs lucides craignent pour la vie, ça va saigner.  

C'est quand même chouette ces génériques à la main et au pinceau non ? La musique tragique et stridente, et ce noir et blanc, puissant et net, ajoutent à la tension générale. Une voix off raconte un récit qui ressemble pas mal à celui des Sept samouraïs même s'il faut attendre le dernier quart d'heure pour voir se déchaîner la violence avec de superbes chorégraphies de combats et une symphonie de hurlements de guerriers dont les nippons sont death-y-dément les spécialistes, avec héroïsme et tout le tralala en option. Le film passe pourtant très vite. 

Comme le western spaghetti qui subira le même sort plus tard, le jidaï-geki s'auto-parodie déjà (au profit des films de yakusas) d'où de nombreux films avec des équipes de personnages sans véritable héros, comme dans la célèbre histoire des 47 ronins. Ici on a néanmoins un leader inhabituel et philosophe, qui sait que « mourir en samouraï est plus facile que de vivre de son art », il sait d'ailleurs aussi se servir d'un luth mais c'est le sabre, comme toujours, qui fera la différence.

On note dans le casting la présence de Kô Nishimura, déjà croisé dans Le Garde du corps ainsi que les agaçantes coquilles de sous-titres comme d'hab'...

Bonus: photos, filmos, le doc Samouraï guerilla de 2005 (Première partie): interview de l'assistant réalisateur Misao Araï et de « Dirty Kudo », réalisateur et biographe qui évoquent la fausse trilogie de ce coffret et insistent sur son importance. 

 

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Le Grand attentat

 Genre: La Nuit des longs katanas

Scénar: 1678. Alors qu'un de ses amis vient se réfugier chez lui lors d'une rafle, Jinbo voit son épouse tuée pendant l'assaut de sa maison. Libéré plus tard par une autre attaque, il est recueilli par un ex samouraï un rien libertaire. Jinbo ne se laisse pas pour autant approcher par les rebelles responsables de la mort de sa femme. D'ailleurs est-on vraiment moins bestial chez ceux-ci que chez les tortionnaires du pouvoir ? Quel choix va-t-il faire pour assouvir sa soif de vengeance ? 

Plus cruel et noir que le précédent, mais très similaire dans sa construction, Le Grand attentat met en scène des combats longs et homériques (qu'on a parfois du mal à suivre), rythmés par une musique percussive typiquement intrigante, peut-être pour illustrer un grand mystère: comment diable court-on avec des pompes en bois ?! Une fois de plus le coeur de cible est la corruption politique: complot et trahison, courage et lâcheté, et un bushido salvateur qui ne peut laisser régner l'injustice, quitte à y perdre des plumes, voire la vie. La fin s'avère un peu longuette malgré des espoirs de feu d'artifice et en fait un film moins efficace que le premier.

On ne change pas une équipe qui gagne, on retrouve Kotara Satomi (il est à l'affiche des trois films), Ryutaro Ôtomo (des deux derniers)... Hm sinon... Ne relit-on jamais les sous-titres ?

Bonus: souvenir d'Eiichi Kudo (14 mn), Samouraï guerilla part II... 

 

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Les Onze guerriers du devoir

Genre: les onze mecs vénèr'

Scénar: Frère du shogun Nariatsu, un prince excité par la chasse tue un paysan puis le seigneur du fief dont il vient de passer les frontières, Oshi. Sauf que la plainte d'Oshi contre le tueur se retourne contre lui pour des raisons politiques. Le chambellan de Oshi charge Hayato de dessouder Nariatsu qui, lui, annexerait bien Oshi pour augmenter sa richesse. Hayato monte une équipe, « Il faut en finir avec ce monde absurde », ça va poutrer dans les chaumières. Mais attenzione Gyobu de son côté veille soigneusement sur son seigneur. 

Pour ne pas changer, et même revenir à la thématique du premier film du coffret, voilà un énième complot ourdi par les puissants, la trahison des pauvres qui croient encore en l'honneur, la discipline l'abnégation, le courage, et l'héroïsme. Yo ! Oh Oh ! Yooo !! Ho Ho !! Une fois de plus la musique très percussive et théâtrale est juste très chouette pour forcer les traits moraux et les soubresauts scénaristiques. On a droit à des scènes plus violentes et réalistes et on ajoute une superbe utilisation de la brume de la forêt comme dans le premier de la trilogie. De ce tout résulte un très bon film. 

Bonus: "Eiichi Kudo, l'art du réalisme" (14 mn) par Fabrice Arduini (audio + photos) très intéressant et érudit Samourai guerilla III (27 mn)

 © GEDΩ- 18/08 2014

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