Chroniques DVD
09
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : gothriller


Scénar : un affreux orage contrarie le projet de plusieurs notables de régler une affaire qui du coup tombe…à l’eau, forcément, et ils se voient obligés de s’arrêter en chemin. Leurs hôtes providentiels Uriat et Helsa, interrompus en pleine séance de spiritisme, semblent bien connaître leurs visiteurs inattendus. Les voyageurs acceptent en ricanant de contacter un mort qui en révèlera bien plus qu’ils ne l’espéraient sur leur passé peu reluisant, car en réalité ils tous responsables ou complices de plusieurs morts.


S’il on excepte encore des images d’une saloperie de chasse à courre (espérons que le renard aura sa vengeance), on passe un très bon moment devant ce film à flashbacks à l’ambiance jazz New Orleans, les années 20 sont de plus un territoire assez peu couru par les réalisateurs. Dommage par contre que de vrais danseurs de charleston n’aient pas été conviés car ceux qui figurent ici sont très mauvais ou tentaient la caricature sous LSD. L’ambiance, hésitant entre gothique et thriller, est bien entretenue grâce aux décors où lumières vacillantes, poussière, animaux empaillés ou pas (belle image que cette araignée tissant sa toile, Atropos sur le point de couper un fil ?) imposent leur présence, mais aussi grâce à une météo soignée : avec de tout petits moyens Margheriti rend une scène d’orage diluvien angoissante à souhait, quand les violons gueulards de Carlo Savina ne viennent pas tonner à la place du ciel.


Les personnages sont assez gratinés aussi, et interprétés par des acteurs pour le moins confirmés : citons tout d’abord les deux femmes dont le jeu de séduction et le regard clair et perçant troublent systématiquement l’assemblée : Marianne Koch (Le Général du Diable, Pleins feux sur l'assassinPour une poignée de dollars) et Dominique Boschero, actrice française qui a écumé les plateaux italiens de Martino, Caiano, Grieco, Freda, Girolami entre autres. On peut se demander si la relation sulfureuse qui les lie n’est pas désignée par le titre du film ? A moins que ce soit le bonheur dans le crime qui soit visé ? Celui qu’éprouve par exemple Alfred, qui passe de lit en lit pour grimper - aussi - l’échelle sociale ? Il n’est autre que Claudio Camaso, frangin malheureux de Gian Maria Volonte (la ressemblance est frappante) que l’on a pu croiser dans Johnny le bâtard, Avec Django la mort est là ou La Baie sanglante. C’est le vétéran Alan Collins / Luciano Pigozzi (Le Corps et le fouet, 6 Femmes pour l'assassin, Le Château des morts vivants, Et le vent apporta la violence, Le Corsaire noir etc.) avec son faux air à la Peter Lorre qui campe Uriat et Joachim Fuchsberger, grand habitué des policiers à la Edgar Wallace est là aussi.


Des personnages spectraux, des portes qui claquent, des éclairs et du tonnerre, l’érotisme et le fantastique qui planent ici et là, et un casting de choc font de ce film gothique tardif signé Margheriti (La Planète des hommes perdusOpération GoldmanAvec Django la mort est là) un chouette moment de cinéma même si l’histoire, désolé, est tout de même cousue de fil blanc.

Bonus : diaporama, bandes-annonces de la collection et « Des cris dans la nuit », entretien avec l’excellent, et cette fois même piquant, Alain Petit (24’), à l’origine de la sortie de ce DVD.

Infos, commande e tutti quantihttp://www.artusfilms.com/les-chefs-d-oeuvre-du-gothique/contronatura-197

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