Chroniques DVD
05
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : l’enfer vert en noir et blanc

Scénar : le 4 mai 1954, commandée par Torrens, un jeune officier arrivé quinze jours plus tôt et Willsdorffun sous-officier costaud et fasciné par le pays, mais aussi vétéran alsacien (« malgré-nous ») de la seconde guerre mondiale, la 317ème section doit ramasser armes et bagages et calter aussi sec. Mais au cours d'un accrochage, elle se retrouve sous le feu d'un ennemi supérieur en nombre. Heureusement, il reste parfois de l'opium pour les soldats en piteux état, étrillés de plus par la dysenterie qui s’avère aussi terrible que les « Viets ». L'annonce de la chute de Diên Biên Phu  est vécue comme un choc par les soldats encore paumés dans la jungle et espérant un parachutage. Mais avec cette mortelle randonnée qui dure, les barrières entre Torrens et Willsdorff s'estompent…

La guerre d'Indochine est un sujet assez rarement évoqué au cinéma, autant choisir ce petit classique quasi documentaire car hyper réaliste (citons ici le taf de photographie de Raoul Coutard qui traillera aussi avec Godard, Truffaut, Costa-Gavras, et réalisera Hoa-Binh et La Légion saute sur Kolwezi). Réalisé 10 ans après avoir lui-même vécu Diên Biên Phu au sein du service de cinéma des armées, La 317e section est aussi le titre du roman de Pierre Schoendoerffer sorti en 1963.

Les termites des premières images sont-ils des métaphores au sujet de l’état de l'empire français désormais s’effritant ? En tout cas le survol de la jungle (filmé au Cambodge) est superbe, fait rêver, c’est seulement au sol qu'on prend conscience des conditions plutôt atroces. Car la jungle, c’est aussi la pluie diluvienne, la boue épaisse, les bestioles…et avec un commandement qui sort tout juste de l'école (Jacques Perrin joue de plus très juste), c’est rapidement la cata. Mais « l'objectif à atteindre justifie les pertes. Sans ça on peut pas commander », rien ne surpasse l’expérience, incarnée par Bruno Crémer, un autre grand acteur terriblement crédible et dans le même temps souvent injustement sous-estimé.

Dans un genre où les effets spectaculaires sont souvent les plus déterminants, il faut absolument redécouvrir ce film méconnu aussi tragique - écoutez-moi ces chœurs péplumesques au passage - que son sujet, et pourtant beau comme tout !

Bonus : filmographies, bande-annonce, documentaire (6’) au sujet du producteur, entre autres de la Nouvelle vague, Georges de Beauregard.

https://www.youtube.com/watch?v=oiHhA8p8Ous

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