Chroniques DVD
08
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : western all’italiana

Scénar : « - Si vous avez de la rancune, laissez-la en sortant.
- Je n’ai pas de rancune, je n’ai que de la haine »…

Pas étonnant, ça fait quand même trois ans que Bill s’exerce avec un pistolet en bois quand la porte de sa cellule s’ouvre enfin. Il fonce direct chez l’armurier, descend deux types venus le tuer et se lance à la poursuite de son ennemi intime Elfego qui est à la tête d’une puissante bande. C’est pourquoi Bill dégote aussi en chemin quatre hommes pour l’accompagner, ils ne seront pas de trop !

Comme le peplum auparavant, le western multiplie à la fin des années 60 les équipes de héros héritées des Sept samouraïs et autres mercenaires, voire même des récents Douze salopards. Ce premier film réalisé par le fils de Gino Cervi (Peppone !) ne déroge pas à la règle, il réussit même à réunir (en fait à opposer) le Kagemusha et Bambino ! Le personnage principal est interprété par l’américain Brett Halsey (mais sous le nom assez moisi de Montgomery Ford) et il assemble une belle équipe de tronches autour de lui, à commencer par Bud Spencer 1 qu’il est rare de voir s’affaler parterre après un croche-pied ou battu comme plâtre, William Berger 2 ou Jeff Cameron, présent dans de nombreux péplums et westerns. Mais le plus étonnant, c’est le « mexicain ».

Transformer un japonais en mexicain, et du coup la machette en katana, ça c’est l’Italie ! Car oui, c’est bien Tatsuya Nakadai (qui a débuté en tant que figurant dans Les Sept samourais, et enchaînera avec Kurosawa Le Garde du corps, Sanjuro, Kagemusha, l'ombre du guerrier et Ran entre autres !) que l’on retrouve ici dans la peau du méchant Elfego avec une tronche d’halluciné qui rappelle le Gian Maria Volontè de chez Leone 3, avec parfois un sourire à la Tuco 4. Bien avant Soleil rouge, les nippons viennent donc rôder au pays des cowboys et la bande originale de Francesco Lavagnino donne évidemment dans le japonisant et, autre particularité, dans ce film-ci, pour une fois on arpente beaucoup de forêt par rapport au désert habituel.

Dario Argento est co-scénariste de ceci, mais ça ne chamboule pas la donne d’un film pas décisif même si très cool, et puis on ne peut que craquer devant une telle affiche non ? Nous, on aime ! 

Bonus : présentation du film, interview de Bud Spencer (8’) et portrait de Tatsuya Nakadai par Julien Sévéon (6’).

 

1 connu pour ses comédies avec Terence Hill (voir Terence Hill - Bud Spencer Coffret 6 DVD 1970-1987), il a aussi joué seul dans d’excellents autres films comme Pas de pitié pour les salopards, Quatre mouches de velour gris ou La Horde des salopards

2 encore un stakhanoviste du bis italien qui apparaît dans d’innombrables bijoux comme Sartana, Sabata ou Keoma.

3 voir Pour une poignée de dollars de Sergio Leone (avec Clint Eastwood, Gian Maria Volonte...) 1964 et Et pour quelques dollars de plus de Sergio Leone (avec Clint Eastwood, Lee Van Cleef...) 1965 

4 voir Le Bon, la brute et le truand de Sergio Leone (avec Clint Eastwood, Eli Wallach…) 1966

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