Chroniques DVD
31
Aoû
2012

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : apprendre en s’amusant

Scénar : 1733. Jean Sébastien Bach croyait échapper à la journée portes ouvertes de l’église Saint-Thomas de Leipzig, mais c'est raté, le prince le contraint à y donner une leçon de musique. Il essaie donc par tous les moyens de faire fuir le public, notamment au moyen d'une promo sur les saucisses et de mauvais esprit manifeste. La pédagogie n'est pas sont truc mais quitte à faire court (il vaut mieux avec un public imaginaire d'un niveau abyssal), il s'acquitte plus ou moins de sa tâche. Passe toi aussi ton Bach et tu pourras apprendre les - minces - secrets de la musique asiatique et percer les mystères quasi insondables de l'africaine. Qu'est-ce que la musique ? Tu sauras tout ! Manquerait plus qu'on apprenne à faire un sandoc tiens ! Remarque, un musicien fait bien des pains, non ?

Écrit et interprété par Alexandre Astier dont la voix et le ton sont définitivement uniques, Que ma joie demeure ! est un spectacle drôle mais beau, et pas seulement à cause de la musique. Entrecoupé de pensées profondes et d'extraits d'une expertise d'orgue assez loufoque, il évoque aussi les malheurs de Bach (huit de ses enfants sont déjà morts à l'époque où se déroule l’action), un homme qui voudrait aller bien mais qui n’y parvient point. Et les toubibs ne trouvent rien d’anormal. Mon Dieu, mais quel est donc ce tourment qui ronge notre homme malgré son office « sous la protection de votre bouclier » ?

Alexandre Astier emploie à son habitude un langage toujours aussi bien choisi, quel auteur et acteur tout de même… mais il est aussi un super musicien (non mais la viole de gambe quoi, « T’entends ça Mamie ? ») au visage extrêmement expressif quand il œuvre. La mise en scène est extra et ça commence à bien faire les éloges, on est soudain rassuré de noter que cet homme génial ne maîtrise pas tout, par exemple le chant un poil en dessous du reste héhé. Que ma joie demeure ! donne à entendre des trésors souvent loin des feuilles du grand public tout en restant sur la fine ligne entre pédagogie et délire, on aurait aimé voir ça sur scène 1 !

Bonus : « Une expertise d'orgue » où Astier explique le « vrai » boulot de Bach, fastidieux s'il en est, (13’), bande-annonce par Monsieur Poulpe (« contrepoint dans la gueule » eut été un titre « jouable ») et « Une musique hors du temps », entretien avec Gilles Cantagrel au sujet de Bach qui complète les nombreuses allusions d'Astier (15’).

1 heureusement on a vu le spectacle suivant : Alexandre Astier - L'Exoconférence à Montpellier, Zénith Sud le 08/06/15

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