Chroniques DVD
19
Juil
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : (l’autre) grand homme vert de la BD

Scénar : Alice Cable va étudier aux côtés du bon docteur Holland, un défenseur du marais qui manipule un complexe végétalo-animal dans des buts humanitaires. De quoi faire craquer le petit cœur de la nouvelle venue. Mais les hommes d’Arcane, un magnat sans scrupule, pénètrent sur le territoire de recherche, tuent la sœur de Holland et volent ses formules. Dans une explosion, le professeur est recouvert de sa découverte et ensuite précipité dans le marais : il devient aussitôt la verte créature d’icelui… Mais ses dossiers n’ont pas tous été dérobés car Alice est parvenue à s'échapper avec un des cahiers. Arcane envoie alors ses hommes à la chasse sans se douter de la transformation de Holland, ni qu’il protègera férocement sa dulcinée.  

Pour son quatrième film, Wes Craven décide d’adapter un comics de chez DC (signé Len Wein et Bernie Wrightson) et l’idée, même si pas neuve (on n’est tout de même pas si loin de La Créature du lac noir et ses suites), est foutrement bonne tant le royaume des alligators est un décor exceptionnel. Et on peut y faire apparaître des hydroglisseurs, c’est pas beau ça ? Il est juste très dommage que le film ne se contente que d’être qu’une série B qui se « lit » comme une BD, sans plus. Car ce n’est pas un peu de sang, de baston et de nudité ici et là qui feront de La Créature du Marais autre chose qu’un film somme toute assez familial par rapport aux précédents Craven 1.

Avec un zeste de romance dans la recette, le réalisateur nous fait découvrir un personnage doté d'une force surhumaine (il arrache facilement le toit d'une bagnole au détour d'un trucage pas discret) qui dissimule mal une âme tourmentée qui transparaîssant parfois à l’occase de cris furieux. Pensez donc, sa douce ne le reconnaît pas sous cette carapace de plastoc vert, il y a de quoi briser là un cœur, même transformé en chou-fleur. C’est d’ailleurs peut-être grâce à ce grand cœur qu’il est aussi gratifié de pouvoirs de guérisseur ? Mais attention Laverdure, comme le dit la maxime, « un être qui aime devient toujours une cible ».

Question casting, on repèrera facilement une partie des acteurs qui ont joué dans des tonnes de séries télévisées comme Adrienne Barbeau, actrice récurrente chez Carpenter (Fog 2, New York 1997) mais aussi présente à l’affiche de Creepshow, ou Ray Wise (aussi dans RoboCop, Twin Peaks, Soleil levant, X-Men : Le commencement, etc.), on a déjà croisé David Hess chez Craven (La Dernière maison sur la gauche) mais il s’illustre aussi en parfait enfoiré dans La Proie de l'autostop ou La Maison au fond du parc, Louis Jourdan quant à lui enchaînera avec Octopussy 3 l’année suivante, revenant un peu en haut de l’affiche après une longue carrière souvent en demi-teinte après un âge d’or des décennies plus tôt, il sera de retour en 1989 dans Le Retour de la créature du lagon, son avant-dernier film qui clôturera le diptyque de la verte créature.

Ce petit cocktail où l’on aurait mélangé Hulk et King Kong qui croiseraient le docteur Moreau pour une ballade romantique, qui offre des « FX » de transformations très rigolos, un liquide fluorescent bien avant Re-Animator et des transitions inspirées du comics (par exemple un fondu au noir qui dégouline) mérite d’être redécouvert !

1 voir La Dernière maison sur la gauche de Wes Craven (avec David Hess, Lucy Grantham...) 1972, La Colline a des yeux de Wes Craven (avec Michael Berryman, Virginia Vincent...) 1977 et La Ferme de la terreur de Wes Craven (avec Maren Jensen, Sharon Stone...) 1981.

2 voir Fog de John Carpenter (avec Adrienne Barbeau, Jamie Lee Curtis…) 1980

3 voir Octopussy de John Glen (avec Roger Moore, Maud Adams…) 1983

https://www.youtube.com/watch?v=OIvR78OH1ms

 

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