Chroniques DVD
29
Mai
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Dans les années 70, il ne se passe pas beaucoup d’années sans que le duo ne se reforme

pour une comédie pleine de baffes et de truculences en tous genres. Les dernières remontant à 1974 (Attention! On va s'fâcher! et Les Deux missionnaires), c’est reparti pour un tour trois ans plus tard !

Deux super flics de Enzo Barboni (1977)

Genre : comédie policière

Scénar : un gros grincheux cherche un taf de docker sur le port mais se fait brusquement envoyer bouler par un type, l’indélicat, ainsi que ses sbires, se font rouster. Le petit malin fuit les embrouilles et cherche aussi un gagne-pain, rebelote avec les mêmes hommes de main impolis, ce sont d’ailleurs eux qui gagnent les pains en fin de compte, c’est vraiment pas le jour des fanfarons… Les deux types désœuvrés finissent par se rencontrer et, à cause d’un stratagème tordu du malin, les voilà enrôlés…dans la police ! Leur but devient de se faire virer, mais leur bon fond les perdra toujours.

Le country rock de redneck n’annonce pas vraiment un chef d’œuvre de cinéma mais cet énième épisode du duo baffeur est fidèle à ce que le public attend et dont Enzo Barboni, déjà réalisateur du dyptique Trinita 1, semble ne pas se lasser : une succession d’échanges de torgnoles sonores et de casse de voitures, ou le comique de répétition poussé à l’extrême, de gentilles bêtises bien moins vulgaires en vérité que les comédies du siècle suivant, sorte d'héritage de Laurel et Hardy affublé de dialogues pas forcément fins et ici d’un scénario qui préfigure Police academy.

Comme toujours on n’aimerait pas se manger une des célèbres mains de Bud Spencer dans la tronche, ni un coup de baguette sur les doigts ou un coup de pied du souplissime Terence Hill, on meurt à moitié de rire devant la scène du repas hilarante (« canaaaard à l’oraaange ») ou encore devant la déclaration de guerre d'une bande bariolée à la Warriors qui vient chercher des noises et déguste à la place des bourre-pif. Comme dans les albums d'Astérix avec le banquet traditionnel de dernière page, on déguste une grosse bagarre à la fin en attendant le prochain film car peu importe finalement le scénario, voici encore un cru sympa de la boîte à mandales. Bémol toutefois sur des allusions parfois bien macho-bébêtes.

Bonus : bio/filmographies de Hill, Spencer et Barboni, bande-annonce de Pair et impair, test d’observation, « les meilleures bastons » (comme si le rachitisme du scénario ne suffisait pas), interview - en français - de l’acteur-cascadeur-maître d’armes Riccardo Pizzuti (anecdotes de tournage par le grand moustachu) qui nous apprend que Deux super flics serait le premier film italien tourné à Miami et que les bagarres, pour être si efficaces, sont tournées des dizaines de fois ! Un court-métrage est aussi ajouté au programme : Ça roule pas de Benjamin et Philippe Montana.

Pair et impair de Sergio Corbucci (1978)

Genre : comédie

Scénar : une sorte de Super bowl est organisé entre l’armée de terre et la marine américaines mais les matches sont truqués par des truands. Lors de sa course de hors-bord, le lieutenant Johnny Firpo, la star de l’équipe, découvre que son bateau a été saboté et vient engueuler l’armoire à glace Charlie qu’il croit responsable. Celui-ci, sur le point de manger de délicieux haricots aux oignons, va se fâcher tout rouge quand déboulent des truands au même moment. Chargé par l’amiral lui-même de démanteler le réseau de bookmakers, on lui adjoint Charlie, en fait un ancien génie du milieu du jeu. Enfin si Firpo parvient à le convaincre bien sûr…

Introduit par une des pires bandes originales jamais entendues façon disco pouêt-pouêt pourrie, Pair et impair ne rappellera pas le Sergio Corbucci 2 de l’âge d’or avec cette comédie souvent lourdingue qui figure beaucoup de casse de bagnoles (surtout au stock-car), toujours les mêmes tronches à claques qui finissent par s’en prendre (entre autres Sal Borgese et Riccardo Pizzuti…) ainsi qu’un duo qui ne dévie pas d’un iota de son art ancestral : gifles, pains et tartes sauce italienne avec le schéma habituel de Hill qui roule Spencer dans la farine (au point qu’on assiste à la destruction d’un bar entier par Bud), une tâche accomplie par accident, et bien sûr une bonne cause qui traîne (un orphelinat va être rasé pour construire un hôtel).

Quelques détails drôles pour finir : malgré toutes les lois élémentaires de la physique, Spencer pratique aussi le parachute ascensionnel, dispute une incroyable partie de pelote basque tandis que Hill fait lui joujou avec un aéroglisseur typiquement floridien. On rappellera aussi qu’il est fort dangereux de tenter d’obliger un pote du mastodonte à accepter des machines à sous. Est-il utile de mentionner une splendide bagarre finale toujours parfaitement orchestrée ?

Bonus : pareil que sur l’autre DVD à part la bio/filmographie de Sergio Corbucci et le court métrage Mon copain ? de David Alaux et Eric Tosti (de la pâte à modeler hyper bien foutue).

1 voir Terence Hill - Bud Spencer Coffret 6 DVD 1970-1987.

2 on a ça en rayon : Romulus et Rémus, Django.

P. S. : si tu aimes le duo qui cogne, voilà d'autres liens croustillants : Dieu pardonne, moi pas, Les Quatre de l'Ave Maria, La Colline des botteset Deux loustics en bordée.

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