Chroniques DVD
17
Aoû
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

james bond 007 aventure espionnage

Genre : there’s a(nother) new man in town

Scénar : 006 est descendu devant James Bond à Arkhangelsk. Neuf ans plus tard, il n’a pas oublié mais pour l’heure une belle brune qui semble liée au syndicat du crime Janus, Xenia Onatopp, lui fait tourner la tête. 007 saura garder l’œil sur elle malgré ses mauvais penchants qui la poussent à voler un hélico chez Eurocopter en escamotant un amiral, carrément, et en essayant ensuite de s’approprier pour le compte des méchants le dispositif GoldenEye, un système de tir par satellite qui bousille l'appareillage électrique des cibles. 007 reprend la route, cette fois pour la Mère Russie où il va retrouver de vieilles connaissances.

Timothy Dalton n’aura incarné 007 1 que deux fois avant de céder sa place à Pierce Brosnan, et on pourra éprouver des similitudes de situation avec le passage de l’athlétique Sean Connery au dandy Roger Moore. Ceci dit, Pierce Brosnan, malgré ses tics de visage parfois crispants, fait de son mieux pour coller au personnage en musclant son jeu. Mais il n’est pas le seul nouveau venu. Outre Martin Campbell qui prend les commandes après une looongue série dirigée par John Glen, on trouve de nouveaux visages : Samantha Bond (quel joli nom) dans le rôle de Miss Moneypenny et surtout Judi Dench dans celui de M qui ne tarde pas à remettre Bond à sa place, les sexistes et les misogynes habituels ont du souci à se faire. ENFIN ! D’autres très bons acteurs sont à l'affiche : Robbie Coltrane (le Hagrid de Harry Potter), Tchéky Karyo, Sean Bean et surtout Famke Janssen, excellente en tueuse psychopathe. Depuis Grace Jones, James Bond n'avait pas croisé un tel danger féminin. Question femme fatale, Tina Turner se pose là avec la chanson-titre, un hit écrit par Bono et The Edge de U2, le reste de la musique (horrible) sera commis par Éric Serra.

Ceci dit, pour le reste, pas de révolution, bien sûr : dans cet épisode James Bond mène à lui seul une mini-guerre mondiale, irresponsable à 200 %, on n'en attendait pas moins de lui, descend 8765467 ennemis, effectue des cascades invraisemblables comme quand il plonge du haut d'un barrage gigantesque, même chose aux trousses d'un avion en chute libre et du coup passe d’un véhicule roulant ou volant à un autre (la Z3, tube automobile de la période, c’est bien beau mais un char en pleine ville ça fait nettement plus de dégâts), drague tout ce qui bouge, est un expert en jeux, etc. Dommage que les effets spéciaux aient assez mal vieilli, mais à une époque où Internet était encore une nouveauté, on faisait ce qu’on pouvait avec le numérique, prière d’être indulgent.

Une bonne cuvée tout de même avec pas mal de suspense malgré les travers classiques du scénario, heureusement secoué par les interventions du nouveau chef mais aussi d'ennemis plus lucides que d'habitude. Mais les tentatives de réflexion sur la violence et la mort peuvent-elles vraiment changer un James Bond hérité d'un vieux siècle de violence ? Ses fans ne le pardonneraient pas. En tout cas, on a apprécié la mention faite au sujet des cosaques trahis par les Anglais après la seconde guerre mondiale ainsi que la présence d’un train blindé typiquement russe qui rappelle le passé des atamans de l'armée blanche et Corto Maltese en Sibérie.

La phrase du film est prononcée par M : « à la différence des Américains, nous préférons ne pas apprendre les mauvaises nouvelles par CNN ».

1 pour voir l'intégrale des chroniques 007, voir https://www.nawakulture.fr/index.php/component/tags/tag/553-james-bond.

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