Chroniques DVD
06
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : horreur gothique

Scénar : des cris horribles s'échappent de ce manoir lugubre puis des appels à l'aide, mais celle qui les pousse finit empalée sur un portail pointu. Et quand un scientifique est convoqué par la police pour expertise au village, même les fiacres stoppent avant, la Mort rôde dans le coin à ce qu'il paraît… Mais le docteur n’en a cure, la science est là pour contrecarrer la superstition. Quand c'est possible… Car voilà, le nouvel arrivant est froidement accueilli quand il demande après le commissaire qui pète les plombs devant l’omerta qui règne sur l'affaire de la morte. Celle-ci travaillait chez la baronne Graps et avait écrit une lettre dans laquelle elle se disait menacée mais les locaux veulent empêcher l'autopsie. Alors qu'il est agressé par des hommes du village, le docteur est sauvé par une femme : il s'agit de Ruth la sorcière. Alliance contre-nature dites-vous ?!

Après deux autres films que death-y-dément nous ne verrons jamais (Les Dollars du Nebraska et Duel au couteau), Mario Bava 1 nous gratifie d’un très beau film gothique où le fiston Lamberto a déjà sa place d’assistant, où Carlo Rustichelli signe la partition (énorme quand apparaissent soudain les voix sinistres) et où l’on croise pas mal de têtes bien connues : de très belles femmes bien sûr comme Erika Blanc (qui a ici quelque chose de Barbara Steele) mais aussi de vraies sales tronches, des poupées horribles, un beau gosse raisonnable et bienveillant (Giacomo Rossi Stuart) et le vétéran Piero Lulli.

Dans la lignée de Le Masque du démonLe Moulin des supplices ou La Sorcière sanglante, Opération peur, s’il n’est pas exempt de petites boulettes rigolotes (la chair de poule sur le « cadavre » est magique), instaure une ambiance morbide excellente qui a dû faire flipper grave le public du cinéma d’antan au moyen de trouvailles simplement géniales comme le quatuor encapuchonné de porteurs de cercueil, le plan étrange et inventif pris d'une balançoire en mouvement, les miroirs déformants, la scène en spirale ou tout simplement ces décors lugubres mais magnifiques, de vieilles pierres et des ruines toujours aussi transfigurées par de belles couleurs, les bleus et verts sont particulièrement splendides, ainsi que la photographie et les costumes d'ailleurs.

Bien plus que les éclairs de violence classiques ou pas (empalement, fouettage au houx, soutif en barbelé, embrochage au bougeoir, égorgement à la serpette ou un inquiétant ballon d'enfant qui se balade à la pré-Shining), les apparitions de Mélissa sont véritablement horrifiques et ne peuvent que nous forcer, heavy metal is the law, à vous infliger le titre éponyme des danois de MERCYFUL FATE :

https://www.youtube.com/watch?v=S0d9Zhyok0g.  

Bonus : fiche technique, filmographies, bandes-annonces anglaise et italienne, galerie de photos, interview de Lamberto Bava par Daniel Gouyette (30’).

1 Nawakulture a souvent évoqué Bava sénior, voir https://www.nawakulture.fr/index.php/rechercher?searchword=mario%20bava&searchphrase=all.

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