Chroniques DVD
19
Aoû
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

ssGenre : la dernière chasse du comte Orloff

Scénar : qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour gagner sa vie ! La jolie Paula se voit renier ses talents de danseuse pour strip-teaser dans un club et avoir du boulot. Elle est embauchée par l’exigeante patronne pour se trémousser lascivement sous les boules à facettes et susciter l'excitation des un(e)s et des autres. Elle y parvient rapidement, en particulier chez une femme qui la veut et croit pouvoir l’acheter ! Tout est machiné pour que Paula croit qu'elle est invitée sur une île de rêve en échange d’une énorme somme. Là-bas attendent Furia, une véritable bête sexuelle à la langue très bien pendue, et d’autres convives. Ce beau monde réuni s’adonne alors bien sûr à l’orgie mais bientôt à plus que ça, ne mets surtout pas les pieds dans le plat Paula !  

On va bien sûr écouter l’ami Alain Petit et vous causer de la version espagnole comme il la conseille. À une triste époque où plus grand monde n'a envie de faire travailler Jess Franco en Europe, il se tourne alors vers ses fans étatsuniens pour échapper aux films de commande qu'il enchaînait sans bonheur. Les capitaux sont réunis et hop, c’est reparti pour un tour même si c’est un peu le dernier avant une certaine chute. Si dans La Comtesse noire, dont ce film est visiblement une sorte de variation, on léchait goulûment les pieds de lit, ici ce sont les bottes, et dans le vrai sens du terme, en plus ! Comme quoi malgré l'âge qui arrive, Lina Romay ne s'est pas calmée. Jess non plus d’ailleurs, le voyeurisme et les accents sadiens sont encore là, avec pour égayer le tout de très belles actrices pas souvent habillées (les américaines Monique Parent et Amber Newman sont particulièrement à tomber) et des acteurs parfois fort drôles (Alain Petit en toqué lubrique pour une séance uro-culinaire ou le légendaire Aldo Sambrell 1 un tantinet ambivalent).

C’est tout de même triste de découvrir des décors (les mannequins à zizis géants sont splendides) et des claviers de B. O. extraordinairement kitsch (c'est d’autant plus dommage que les cuivres et les cordes sont très supportables), des bruitages parfois un peu pourris ou des scènes qui s’avèrent parfois très longues (celle du massage notamment), car on sent des tentatives de poésie là-dedans, plutôt du genre psychédélique d’ailleurs lors du kaléidoscopique pansage des plaies pour le moins gourmet. La musique est aussi à souligner quand un fond pop / rock se mêle à des chants féminins fantomatiques rappelant celui des sirènes et à des accords de gratte mélancoliques, sans compter, of course, les indispensables chants d'oiseaux. Tender flesh est plutôt bien fait mais pas toujours passionnant, d’ailleurs rien de bien méchant n’est à signaler si ce n’est des dialogues explicites et, rien à voir, une photos des RAMONES, des flyers de punk et même un T-shirt de Fangoria.

Bonus : introduction d’Alain Petit ainsi que tout un tas de documents commentés par ce dernier (From Malaga with love - making of avec trois pistes son -, La Bouchée du cardinal, Working with Jess, La Vie est une merde), diaporama, bandes-annonces de la collection Jess Franco, réalisateur beaucoup évoqué ici (tapez sur https://www.nawakulture.fr/index.php/rechercher?searchword=Jess%20Franco&searchphrase=exact pour vous en convaincre) + le court-métrage Psycho-lettes (1996) de Pedro Temboury, assistant réalisateur sur Tender flesh qui montre en dix minutes qu’avec des punkettes sur mobylettes qui violent, émasculent et tuent les hommes pour faire de jolis colliers de bites et récupérer un fluide psychédélico-céphalopodien (avec du rock’n’roll bien cru en bande originale et tout ça sur la route de la colline…d’Orloff) qu’il peut à l’image du Maître commettre un film ravagé total tout en lui rendant hommage, bravo !

Infos / commande : https://www.artusfilms.com/jess-franco/tender-flesh-256

1 rapport à Aldo Sambrell, c'est tout de même un type qui joué dans, en vrac et entre autres, Pour une poignée de dollars, Et pour quelques dollars de plus, Le Bon, la brute et le truand, El Chuncho, Les Cruels, Le Dernier face à face, Il était une fois dans l'Ouest, La Légion des damnés, Il était une fois la révolution, Charley Le Borgne, Selle d'argent, tu vois un peu le truc ?!!

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