Abandonnée de Nacho Cerdà (avec Anastasia Hille, Karel Roden…) 2006

Genre : drame flippant

Scénar : 1966 en Russie : un camion déboule à la ferme, le père sort le fusil, il ne servira pas, une femme est morte au volant, laissant deux bébés sur le siège passager. Quarante ans plus tard, sur convocation soudaine d’un notaire possédant des informations, Marie Jones arrive à Moscou pour en savoir plus à propos de ses racines. Elle hérite une maison que personne ne semble pressé de visiter, une bâtisse paumée en pleine forêt, à proximité d'une rivière en crue, elle y arrive de nuit, c'est trop cool. Sur place, elle tombe sur un homme, un ancien militaire pour le moins expéditif, qui aurait la même mère. Pour corser l’ambiance pesante, les deux commencent à voir et entendre des trucs pas rassurants : le cauchemar ne fait que commencer…

Putain, enfin un film qui fait VRAIMENT flipper !! Car avec Abandonnée, on est projeté, sur un rythme effréné et dans une bonne et méchante ambiance de mystère et de stress qui plus est, au milieu d’un cauchemar qui ne semble pas avoir de fin, de quoi se sentir claustro et parano pour une heure trente ! « Si vous avez tiré un trait sur le passé, le passé n'a pas tiré un trait sur vous » et il a même tendance à rattraper la malheureuse Anastasia Hille (actrice essentiellement vue à la télévision) et le très bon et death-y-dément très photogénique Karel Roden (Blade II, Hellboy, La Mort dans la peau, Rock'n rolla…) pour les secouer un bon coup ! Et puis on est toujours heureux de revoir la sublime Russie pour diverses raisons, même si le film a en fait été tourné…en Bulgarie.

Et ici on n’a pas besoin d'effets spéciaux pour inspirer la terreur, une caméra qui virevolte et déstabilise, un très bon montage aux enchaînements bien foutus, une belle photographie nantie de couleurs verdâtres et d’images granuleuses, une excellente utilisation de la bande sonore, tout ça fait d’Abandonnée un projet extrêmement bien ficelé pour un premier film (et le seul à ce jour s’il on excepte un Ataúdes de luz qui n’a semble-t-il pas dépassé les frontières ibériques malgré des apparitions des vétérans Jesús Franco et Paul Naschy !!) international. Il y a avait longtemps qu'on n’espérait plus un déclencheur de frissons tel que celui-ci, c'est cool et d’autant plus louable en présence de vrais bons acteurs sans une seule star à l’affiche.