Chroniques DVD
08
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : horreur diablement fantastique

Scénar : Rosemary et Guy Woodhouse louent un appartement malgré son passé sulfureux, sa propriétaire est en effet décédée mais ce n'est sûrement pas celle-ci qui a déplacé le secrétaire qui bouche une partie du placard… Et puis quand même, les cloisons sont très fines, le sous-sol effrayant et c'est quoi ces voix bizarres qu'ils entendent de temps en temps ? Et paf, la voisine est retrouvée assassinée, death-y-dément… Celle-ci était hébergée par un couple de vieux fantasques qui font ami-ami avec les nouveaux arrivants, ils les invitent puis commencent à les envahir : ils offrent à Rosemary un joli pendentif, bizarrement le même que celui que possédait la voisine avant de mourir… Guy, acteur un peu en galère, récupère le rôle d'un acteur à qui il arrive malheur. Malgré le climat inquiétant, le couple décide de faire un enfant mais des événements étranges se produisent, Rosemary fait des rêves éprouvants qui se confondent avec la réalité, par exemple celui d'un viol par une créature inhumaine diabolique… Enceinte, elle devient pâle et livide, souffrante même, croit même devenir folle. 

On le sait depuis ses débuts 1, Roman Polanski filme le trouble avec virtuosité, et avec un casting pareil et une mise en scène aussi réussie, il casse la baraque avec cette adaptation d’un admirable roman d’Ira Levin (aussi auteur de Ces garçons qui venaient du Brésil, un autre sacré texte également adapté au cinoche 2) tournée dans un putain d'appartement de folie au rythme d’une superbe musique troublante de Krzysztof Komeda, compositeur sur tous les Polanski à part Répulsion et qui tire avec Rosemary's baby sa révérence : cette Lettre à Élise omniprésente dans la bande originale ne risque pas de sortir des têtes les jours suivant le visionnage, et la fameuse berceuse chantée par Mia Farrow elle-même est juste géniale).

On souffre pour Mia Farrow et John Cassavetes bien sûr (beaucoup moins pour Ruth Gordon et Sidney Blackmer !) mais c’est ce qui fait tout le suspense bâti en crescendo et super bien entretenu, il est juste un peu dommage que la fin soit trop longue et plutôt bavarde quand elle aurait assez donné un gros coup de pied au cul du public en s'arrêtant au seuil de la pièce principale. Sinon, on a droit à peu de scènes sanglantes mais l’effroi se pointe parfois sous la forme d’une secte satanique aux chants rituels sombres pendant un « coma » qui tombe bien ou celle d’un beau tableau d’une église qui crame au réalisme remarquable. Pour son premier film américain, Roman Polanski signe carrément un classique qui fera un paquet d'émules.

1 clique donc sur le nom du réalisateur en rouge.

2 voir Ces Garçons qui venaient du Brésil de Franklin J. Schaffner (avec Gregory Peck, Laurence Olivier...) 1978.

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