Chroniques DVD
01
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : pour une poignée de pétards

Scénar : lors d’un duel en 1843 à la Nouvelle-Orléans, le tricheur a eu ce qu’il méritait mais le gagnant est sous le coup d’une condamnation à mort s’il est pris, Paul Regret prend donc la fuite quand les avis de recherche commencent à fleurir un peu partout. Il réapparaît plus tard à une table de jeu et a à peine le temps de boire un verre avec une femme qu’un ranger, Jake Cutter, lui colle les bracelets et compte bien le livrer au bas du gibet. Sur leur chemin les deux trouvent une ferme incendiée, ils en enterrent les morts mais Regret en profite pour mettre les bouts. Cutter part alors sur une autre mission concernant un trafic d’armes impliquant les Comancheros faisant commerce avec les indiens.

Les Comancheros est le dernier film du vétéran Michael Curtiz qui tombera l’année suivante après pas moins de cinquante piges de réalisations dans le cinéma populaire dont quelques classiques immortels (Casablanca !). Cette adaptation d’un roman de Paul Wellman est bien entendu l’occasion de réunir quelques vieux briscards : Elmer Bernstein à la musique, à l’écran John Wayne, Stuart Whitman, Bruce Cabot, Lee Marvin (qui retrouvera Wayne l’année d’après sur L'Homme qui tua Liberty Valance et plus tard La Taverne de l'Irlandais de John Ford), Jack Elam ou encore Patrick, le propre fils de Wayne. Ina Balin et Joan O'Brien viennent quant à elle troubler cette galerie typiquement masculine, tandis qu’un gamin est tellement né au mauvais endroit au mauvais moment qu’on le prénomme Regret : dingue !

« Ne tire pas, garde la balle pour un indien »… Oui, si le Wayne nous fait encore une fois le coup des faux airs bonhommes et de l’honnêteté proverbiale, ajoutant avec ses compères de petites touches de comédie (Marvin maquillé à la truelle pour paraître scalpé à moitié, Wayne ridicule en McBain - ces fringues ! -) pour diluer le postulat des méchants indiens contre les gentils flics, il nous fait aussi dire que ses « devoir et patriotisme » riment aussi parfois avec machisme et pourquoi pas racisme, merci les a priori sur les indiens (« soumis comme des chiens », c’est charmant) qui gâchent la fête d’un film daté mais chouette, qui plus est tourné dans des décors sublimes. Les yeux éduqués noteront toutefois quelques détails judicieux comme celui qu’ont les Comancheros de « payer » les indiens avec le whisky, provoquant une fois de plus la catastrophe que l’on sait…

En résumé, un pur western US avec les ingrédients nécessaires au bon déroulement : alcool, tabac, bagarres homériques (qui préfigurent d’ailleurs celles de La Taverne de l’irlandais), bonnes grosses fusillades et morale moisie mais en même temps un bon petit moment de cinéma si on le remet dans son contexte imbécile, les cadavres suspendus par les pieds et une fourche plantée dans un chien ne feront pas oublier le calvaire des Natifs que le western dans son ensemble fait souvent passer pour un « détail de l’Histoire », une expression toujours très irritante pour l’oreille chaste.

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