La Cité de l’indicible peur de Jean-Pierre Mocky (avec Bourvil, Francis Blanche…) 1963

Genre : Jean Ray meets Mocky

Scénar : L’inspecteur Triquet, un flic qui n’a pas l’air très dégourdi et surtout bon à étudier les graffitis dans les cellules, réussit à attraper Mickey le Bénédictin, un faux-monnayeur pas commode. Quand la guillotine est censée faire son œuvre, celui-ci parvient à s’évader. Pistonné, Triquet part sur les traces du bandit qu'il finit par débusquer à Barges, une étrange ville d’Auvergne où les taxis ne roulent pas la nuit, où le vent est omniprésent, autant que la peur sur la ville concernant une certaine "bête". Y règne aussi un maire inquiétant, vivant comme un seigneur féodal d’antan. Les morts commencent soudain à s’amonceler et le mystère demeure… Mais Triquet en rigole, il parie même une caisse de bière qu'il trouvera Mickey en premier, de quoi motiver l’enquête !

Cette adaptation de Jean Ray (Harry Dickson !) est encore une fois un grand succès artistique, d’abord grâce à un casting impeccable (Véronique Nordey, Bourvil en flic sautillant et faussement ahuri, Francis Blanche en psychopathe maniéré et voyeur, Jean Poiret en gendarme borné et autoritaire, Jacques Dufilho en bougon soupçonneux, et la galerie des tronches habituelles : Dominique Zardi, Marcel Pérès, Roger Legris, Philippe Castelli… C’est aussi l’occasion d’une satire des notables de bourgade et de la superstition, et avec Mocky on a de plus forcément des personnages parfois particulièrement cinglés (le boucher, Franqui…) dans cette poursuite de ce bandit qui déteste le cassoulet.

La musique n’est pas en reste avec la marrante chanson sur l'inspecteur, les décors sont chouettes et les créatures, la "Bargeasque" par exemple, sont rigolotes. Un des meilleurs Mocky des années soixante, un vrai régal de comédie policière décalée.

Bonus : une interview de Mocky plus longue que d'habitude dans cette collection dans laquelle on apprend que le film a été descendu par la critique mais sera un grand succès une fois racheté et remonté proprement. Au programme aussi un prologue inédit, la revue de presse et les galeries de photos.

Tu le veux ? Ged le vend