Chroniques VHS
14
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : thrillerural

Scénar : pour oublier l’ennui mortel qui frappe leur petit village, trois gamins guettent l’arrivée de la voiture des prostituées régulièrement « invitées » par des villageois. Peu après, l’un deux disparaît et n’est pas retrouvé tout de suite, malgré une battue des carabiniers et une enquête de la police et des journalistes qui se précipitent sur l’affaire. Une rançon est soudain demandée par un mystérieux commanditaire, c’est en fait l’idiot du village dont les enfants se foutent sans arrêt. Arrêté, il crie son innocence mais un témoin le confond : il aurait en fait enterré l’enfant après l’avoir trouvé mort. Alors que la vindicte populaire est à son paroxysme, un autre enfant est retrouvé mort, et puis un autre ! Alors que le gentil curé rend coupables la violence et la pornographie étalées par la société moderne, d’autres mettent la magie noire sur le tapis et accusent une femme considérée comme une sorcière. Mais un journaliste suit d’autres pistes…

 

Mon petit Lucio, ça c’est du casting où on ne s’y connaît plus ! Beaucoup ont tourné pour Fulci auparavant (Florinda Bolkan dans Le Venin de la peur en 1971, Tomás Milián et Georges Wilson tous deux dans Béatrice Cenci en 1969…) et d’autres font leur baptême comme la divine Barbara Bouchet, Irene Papas et Marc Porel ! Du beau monde ! Côté musique, Riz Ortolani fait encore dans le troublant mais ne dédaigne pas la douceur, c’est d’ailleurs son travail sur la chanson d’amour greffée au massacre gore d’une femme qui rend la scène si marquante et touchante.

 

Sévère critique de la superstition et de la religion (ce n’est ni la première ni la dernière signée Fulci) La Longue nuit de l'exorcisme - quel titre mensonger et opportuniste - n’épargne pas non plus la famille qui est aussi égratignée au passage, ainsi que la xénophobie rurale ; le film propose même (déjà !) de débattre sur le mariage des prêtres par le biais de la sulfureuse Barbara (n’importe lequel suivrait son idée, c’est une certitude avec ce Fulci malin qui aime les belles femmes et particulièrement les montrer nues).

D’aucuns trouveront la fin un peu capillo-tractée mais le climat inquiétant qui règne dans les rues immaculées de ce village ou sur les bords de l’autoroute (où les voitures passent devant un cadavre sans s’arrêter), ces scènes où quelqu’un creuse avec ses mains et déterre le squelette d’un bébé, ce jeu semi-vaudou avec des poupées et des aiguilles, ce panneau qui indique un village nommé Castellucio (pas mal !) ou ce duo unissant un Tomás Milián étrangement sobre et la magnifique Barbara Bouchet font PRESQUE tout oublier des défauts du film. PRESQUE, donc, car l’image de cette VHS est cadrée à l’arrache, même les noms du générique sont coupés, splendide copie que voilà non ?!.

Question pour les pros : l’extrait du western que l’on voit très vite à un moment est-il tiré du Temps du massacre ? Pas eu le temps de vérifier.

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