Chroniques Artbooks
15
Sep
2012

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

[Publié à l'origine dans L'Avis des Bulles N° 158] 

 

L'Artbook post-fukushimesque ! 

La planète a voulu jouer avec le feu nucléaire, celui-ci l'a consumé, a fait disparaître les réalisations de l'humanité et cette beauté dont elle aimait tant à parler. Voici la grotesque galerie de portraits des nouveaux terriens, des monstres avec des faciès épouvantables mais qui ne seront jamais pires que ceux, intérieurs, de la génération précédente, nonobstant leurs horribles penchants et leurs étranges patronymes…

Avec un titre plein d'ironie et de sagesse, Christophe Brou présente à son public irradié une galerie de monstres qui ne manque pas d'humour, il suffit pour s'en rendre compte de lire les légendes qu'il accole malicieusement à ces portraits du troisième type. La couverture à dominante rouge ouvre la porte sur un monde en noir et blanc, en ruines mais enjoué, notez que, par exemple, au cours de « ce rêve atroce et magnifique à la fois », si le lecteur découvrira « La Terre, 4,569 milliards d'années plus tard », il comprendra vite qu'entre « Babel » et « Funkypolis Avenue », les monstres ne s'ennuient guère, demandez donc à James et Flash ce qu'ils font de leurs soirées, méfiez-vous aussi d'Edward dans les rues peu sûres mais aussi, surtout peut-être, des discours de Jean-Marc de Laporte Dintérieur Jaunoisif… Il est vrai qu'ils ne partagent pas le problème des hommes qui cachent des monstres sous des masques de carnaval, eux ne trompent pas, leur « visage » difforme, indifféremment découvert, prévient tout doute de traverser l'esprit, ils sont affreux, un point c'est tout. Mais le trait terriblement virtuose de l'ami Tof les rend sympathiques et drôles, depuis quand craindrait-on la franchise dans ce bas monde ? L'hypocrisie ici est couverte de lèpre, et Lee ne s'en laisse pas compter quand il s'agit de s'en débarrasser à coups de quenottes. L'encre file sans hésiter vers le clin d'œil à Vian qui ne visait dans son roman qu'une partie de la société, c'est la planète entière ici, et sa réaction apathique après Fukushima qui sont montrées du doigt. Ou de ce qu'il en reste… Cet album, profondément original et façonné comme un objet que l'on a VRAIMENT envie de conserver, mérite les salves d'applaudissements du public et la reconnaissance immédiate. 

 

© GED Ω - 05/03 2014

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