Toxic / Johnny 21 de Charles Burns (Editions Cornelius / Editions Le Dernier Cri - 2010)

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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Deux faces d'un même prisme :

Toxic (Editions Cornelius) et Johnny 21 (Editions Le Dernier Cri [Fra]) de Charles Burns

[Publié à l’origine dans Rock Hardi N° 43]

Toxic : Charles Burns est un célèbre dessinateur underground très prolifique qui sévit autant dans la bande dessinée, l'illustration et la publicité. Toxic met en scène un personnage (et des décors) rappelant étrangement l'univers de Tintin. Le scénario elliptique, tout en allusions parfois sarcastiques, souvent amères, vogue de réalité en hallucinations, les multiples prises de cachets du personnage principal, Doug, y sont forcément pour quelque chose. Et du coup l'auteur donne à l'intrigue une forme de collage qui rappelle, il est même cité, Burroughs. Et qui égratigne au passage, et entre autres, la société américaine, la famille et l'art en général. Un album excellent d'un auteur hors-norme. A suivre: La Ruche, deuxième partie du dyptique, à découvrir sûrement dans le prochain Rock Hardi.

Johnny 23 : Burns est en effet un auteur hors-norme puisqu'il, ce n'est pas banal, s'adresse aux fameux éditeurs marseillais du Dernier Cri pour réaliser un bootleg de son propre album Toxic !!! Il redécoupe son histoire et fait du collage dont on parle au-dessus une autre histoire selon d'autres règles ! La première étant d'inventer une langue extraterrestre qui remplira les bulles. Casse-tête ? Oui peut-être, aucune limite n'est ici permise dans la malaxation et la régurgitation d'un produit d'un autre genre : là où Toxic est présenté dans un album relié toile, en couleurs et en grand format, le Johnny 23 arrive sérigraphié en bichromie (excepté la couverture en couleurs) et en format carré. Top classe.

Une doublette que l'on trouvera indissociable pour aller plus avant dans le délire de l'auteur qui n'a pour le coup même pas mis les éditeurs en concertation, donnant par là-même plus de sel dans cet étrange et jouissif recyclage d'une histoire et d'un univers. Clap, clap, clap !