Documentaire
22
Juil
2015

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

« Il s'agissait de recommander aux gamins de ne pas attendre qu'on leur dise quoi faire,

mais de s'inventer leur propre vie, il s'agissait d'inciter les gens à utiliser à nouveau leur imagination, il s'agissait de ne pas tenter d'être parfait, […] il s'agissait de travailler à partir de ce que tu avais à ta disposition et de tourner toutes les choses embarrassantes, insupportables et stupides de ta vie à ton avantage. Voici comment Legs décrit l'esprit de ces années pendant lesquelles il participera au magazine essentiel Punk.

Que voilà un putain de gros pavé aboslument indispensable, la cinquième édition de « l'histoire d'une bande de losers et de marginaux, de junkies et de putains, de génies et d’idiots, de poètes et d'illettrés, qui se sont réunis pendant un bref moment dans l'histoire pour faire du très bon rock'n'roll » avec au fil des pages un maximum de photos, malheureusement de petite taille mais c’est déjà ça, qui retrace l’histoire du punk, des balbutiements du VELVET UNDERGROUND à l’explosion nucléaire qui marquera à la fois le début et la fin du truc. Des tonnes d’interviews sont disposées comme une immense conversation entre le livre et le lecteur, et la chronologie rappelle les faits.

Fin 1965, l’électrochoqué Lou Reed débauche John Cale alors occupé à faire dans le drone dans le DREAM SYNDICATE de La Monte Young, John Osterberg dit Iggy monte un groupe avec les frangins Asheton pas loin de Détroit où sévissent aussi les durs du MC5. Les NEW YORK DOLLS bousculent le portillon du haut de leurs platform boots et attirent les anglais (les renards Bowie et McLaren en tête) et aussi d’innombrables groupies comme la bientôt célèbre Nancy Spungen. On découvre à la même époque l’importance du théâtre travesti underground et de la poésie rock'n' roll, par exemple de Patti Smith qui ne tardera pourtant pas à passer à la musique. TELEVISION investit lui le CBGB où les RAMONES ne vont pas tarder à commettre des concerts. Les DOLLS partent vite en flammes, Thunders et Nolan s’acoquinent avec Richard Hell, dont l'opportuniste McLaren s'empare du look avant de rentrer en Angleterre créer les SEX PISTOLS. Les RAMONES partent en Angleterre pour mettre le feu aux poudres, rien ne sera plus jamais comme avant en Europe alors que, c'est Legs qui le dit, « le punk, tout le mouvement, nous apparaissait comme notre propre private joke, et c'était destiné à le rester ». Raté. Mais l’auto-crash est en route, programmé, les PISTOLS sont pulvérisés lors du passage de l’Atlantique, le reste suivra rapido.

Laissons le mot de la fin, qui ne présage pas encore de l’hécatombe à venir, à Legs : « À cette époque, les gens semblaient indestructibles. La vie de tout le monde avait un côté bande dessinée. Malgré la quantité de sexe, de drogues et de chutes que pratiquait tout le monde, personne n'avait jamais l’air de se faire mal »…

Note : on partage parfois des points communs inouïs avec des « inconnus » : qui aurait cru que Richard Hell rêvait lui aussi dans son enfance de se faire renverser par une caisse pour que son amoureuse, qu’il n’aborderait jamais dans la réalité, lui prenne la main et recueille son dernier soupir ?

636 pages avec plein de photos en N & B, 25 €
ISBN : 9782844857989

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