|
Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Les écrivains que je connais
dis-je
en reculant ma chaise pour éviter un possible uppercut
affrontent la bête tous les jours
vivent et meurent en crachant leurs tripes
ne lâchent jamais l'affaire
Blasé depuis des siècles par une poésie pompeuse qui pullule de mauvais juste-rimeurs et d'artistes du dimanche en quête de piment-mystère, cela fait toujours plaisir de tomber sur quelque chose de lisible, de pas-réglé-comme-du-papier-à-musique, tenant plus du collage compulsif d'émotions que du sonnet de Papy, ce fameux alcool dur en serait-il responsable ?
Il inspire en tout cas à Dan Fante un vol de clés à la conclusion hilarante et d'autres scènes, parfois rudement décrites - qu'est-ce que la poésie sans la vérité du mot au fond ? - et puis l'alcool, le café, le tabac, John Fante son illustre père ne sont jamais très loin, ce dernier étant souvent évoqué comme une âme immortelle (pas possible que tu sois mort) et destinataire de nombre de vers.
Le seul cadeau de John Fante pour moi
fut
son cœur pur d'écrivain
Des poèmes également emplis des questions existentielles de l'écrivain en devenir, pas sûr de ses mots, ni même de ses syllabes parfois à l'odeur de tête de poisson pourri, la simplicité crue au service d'une poésie urbaine et touchante, merci à 13e Note (R. I. P. ?), un des tout meilleurs éditeurs français que l'on devrait voir revenir si le monde devenait soudain meilleur. Sans parler du traducteur Léon Mercadet (celui de Bukowski aussi), disparu il y a peu et qui laisse lui aussi un grand vide.
Le meilleur de tout
la solitude
m'a sauvé
arraché
à une nuit éternelle souffrance
191 pages, 15 €
ISBN: 9788493697594
© GED Ω - 17/09 2014
Ne partez pas sans avoir "aimé la page", retrouvez tous les articles, vidéos et reportages sur votre mur. Soutenez Nawakulture en vous abonnant à la page Facebook et en partageant les chroniques.