04
Fév
2015

Si après chaque nouvelle découverte, l’étude de l’Histoire s’apparente à un révisionnisme quotidien

dans un but pédagogique et scientifique, les fumiers jihadistes dans leur ensemble courent après la possibilité de sa réécriture, voire de son effacement. Par exemple en Irak, haut lieu de l’archéologie mondiale dont le patrimoine est systématiquement détruit, ou dans le meilleur des cas illégalement fouillé et vendu clandestinement dans l’indifférence générale. Idem en Syrie avec le triste exemple de Palmyre attaqué à la tronçonneuse par les pillards ou en Lybie (à Tripoli, on détruit les mausolées soufis à la pelleteuse) et on en passe… 

Dernière catastrophe à ajouter à la liste, des sources comme http://www.alarabtv.net/ annoncent la terrible nouvelle que le groupe DAESH aurait organisé autour de la bibliothèque de Mossoul un autodafé tragique de deux mille bouquins, journaux et autres œuvres dont certains dateraient de plus de sept mille ans, et des témoignages affirment que les contenus d’une bibliothèque sunnite, celle de l’Eglise latine et le monastère des Dominicains auraient été visés. C’est dans la même ville que la tombe du prophète Jonas, grand lieu de pèlerinage, avait été détruite le 24 juillet 2014 (peut-être le malheureux aurait-il été plus en sécurité dans sa baleine…), comme quoi les flammes de l’ignorance, comme ses burins qui détruisirent un jour les bouddhas de Bamiyan en Afghanistan (2001) ou les mausolées à Tombouctou (2012), redoublent d’efforts et détruisent tour à tour lieux de culte (entre autres) chrétiens, juifs et musulmans, sans compter des monuments historiques inestimables comme les palais assyriens. 

Les jihadistes auront tout gagné si en même temps qu’ils tuent (lâchement) des hommes, ils tuent leur mémoire, ferment précieux de l’avenir dans un monde qui détruit lui-même ses repères jour après jour. « Là où l’on brûle des livres, on finit par brûler des hommes » disait Heinrich Heine dans Almansor, c’est ce qui s’est passé avant-hier pour un otage jordanien, le sous-lieutenant Maaz Al-Kassasbeh, brûlé vif par DAESH et immédiatement « vengé » par l’exécution de deux prisonniers irakiens ce matin à Amman. Vivement la manifestation visible de ce dieu dont tant de zélotes se réclament, pas sûr toutefois que Lui-même « reconnaisse les siens » dans cette sanglante partie de ping-pong... 

© GED Ω - 04/02 2015

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