InterviewsLes propos des interviewés n'engagent que leurs auteurs.
18
Déc
2014

[Version intégrale, et seule valable, de l’interview parue ailleurs sur papier] 

En direct de la « Batcave » narbonnaise prêtée au groupe par l’ami Souflette, voici l’interview d’un trio qui risque bien de cartonner dans le milieu rock’n’roll à tendance rockab’ / psycho, ATOMICS ROTORS dont l’album sort chez Be Fast ! et qui multiplie les apparitions live mémorables un peu partout sur la planète. Rencontre avec Jeff (guitare / chant) et Charly (batterie) ! 

 

[Photo par Souflette

 

Parlons des débuts qui se passent avec MUSTANG 

 

Jeff et Charly : Oui c’était dans les années 90, les grands frères comme par exemple Pilou (MARTO’S PIKEURS, R.I.P.) nous avaient fait écouter du rock’n’roll, c’était par exemple l’époque des HAPPY DRIVERS qui étaient un groupe extraordinaire, on adorait aussi HOT PANTS, le premier groupe de Manu Chao qui avait le démon du rock’n’roll avec sa guitare, on regardait plus ce genre de musiciens que les stars dans les magazines, ils nous ont vraiment tous donné envie de faire du rock’n’roll. Avec MUSTANG pendant six ans on a fait beaucoup de reprises de rockabilly (Johnny BurnettBATMO’, ) ainsi que quelques compos de Pilou. Après on a tous suivi des chemins différents : Charly chez les FUCKING RASKASSESJeff va lui faire du flamenco… 

 

Quand les ATOMICS ROTORS naissent-ils ? 

 

Jeff : Cette belle aventure commence il y a trois ans et demi. Charly et moi ne nous sommes retrouvés que dix ans plus tard. J’avais fait ma vie en continuant à jouer du rock’n’roll, tu sais ce que c’est, une vraie drogue ! J’ai toujours joué de la guitare et acheté des disques, toujours été fan des mêmes groupes… Et un jour Charly m’a dit qu’il faudrait que l’on remonte un groupe. La seule réponse qui m’est passée par la tête c’est : « t’es fou, à l’âge qu’on a maintenant » etc. Et puis on a rejoué une fois. 

Charly : on a rejoué une fois et ça nous a donné l’impression que l’on n’avait jamais arrêté, on s’est retrouvés dix ans en arrière et voilà, c’était reparti, les automatismes sont revenus tout de suite puis le groupe a évolué, Jeff a apporté beaucoup d’influences, par exemple la surf music entre autres. On écoute tous tellement de musiques que les influences sont multiples. 

 

Dans quelle optique êtes-vous partis avec ATOMICS ROTORS ? 

 

Jeff : monter un groupe de rock’n’roll… 
Charly : et s’amuser ! 

 

Vous avez enchaîné très vite les concerts ensuite… 

 

Jeff : Oui, après seulement quelques répétitions, on a commencé à jouer sur scène, on a tourné pendant un moment partout en France, on n’a pas arrêté, on est même allés jusqu’au Brésil, et tout ça sans penser qu’on allait faire un disque ou quoi que ce soit. Au début on allait jouer devant vingt personnes à Paris mais on était contents de leur donner du plaisir. 

Charly : par contre on a galéré longtemps pour trouver un contrebassiste jusqu’à ce que l’on en rencontre un très bon, Jérôme, qui était très motivé et a apporté beaucoup au groupe. 

 

Quand avez-vous commencé à composer des morceaux ? 

 

Jeff : dès le début. C’était une condition au départ de jouer mes compositions et ne pas faire de reprises. 

 

Concernant les textes, vers quoi se dirigent-ils ? Qu’est-ce qui les inspire ? 

 

Beaucoup d’histoires de gonzesses, des femmes fatales dénudées, des films d’horreur et du rock’n’roll, on ne parle pas de politique, on n’en a pas envie et beaucoup de groupes font ça mieux que nous. Sur Moloko on rend hommage à Stanley Kubrick et Orange mécanique avec un texte de Matt Rico dit Souflette

Souflette (qui déboule comme un diable hors de sa boite) : j’ai écrit ce texte en cinq minutes après une rupture, j’étais encore allongé à côté d’elle, j’avais deux nuits blanches dans les pattes et une bouteille de moloko, j’ai eu des images d’ultraviolence, ça a abouti à ces paroles… 

 

Ce morceau a d’ailleurs donné lieu à un clip… 

 

Souflette : un clip qui a été réalisé en une journée avec du vrai moloko et plein de vrais effets spéciaux importés de Hollywood. (rires) 

Jeff : c’est notre ami photographe Dreuft, qui nous suit depuis le début, qui nous a dit un jour « je prends la caméra et on fait un vidéoclip musical ce soir ». Souflette est figurant sur le clip aussi et ça a été un bon délire, apparemment y a aussi pas mal de gens qui le regardent sur Youtube. Pour info sur la version du clip c’est Jérôme qui chante alors que sur l’album ce sera moi. Mais on compte laisser le clip tel quel en ligne. 

 

Il semble que le visuel ait une certaine importance chez les ROTORS, les costumes, le clip, le disque qui est annoncé en picture-disc et dont l’artwork est superbe… 

 

Jeff : on a adopté depuis un peu plus d’un an les costumes noirs sur scène pour montrer notre univers un peu noir et blanc, mais c’est aussi une histoire de respect de la musique, la mettre en valeur par de belles images. Mais c’est aussi le respect du public, on fait de la musique d’abord pour nous mais aussi pour ceux qui l’apprécient, on monte sur scène un peu comme des fossoyeurs, on utilise du matos vintage, par exemple on a une batterie peu commune et on a un son à l’ancienne, on essaie d’apporter un univers personnel. Un power-trio en costume classe mais avec des converse pour contrebalancer. D’ailleurs aujourd’hui je me verrais mal jouer autrement.

 

 

Comment le contact avec Be Fast s’est-il noué ? La sortie en vinyle de Persecucion est-elle le fait du label ou un choix du groupe ? 

 

Jeff : Ils aiment bien ce que l’on fait et ils nous ont proposé de sortir l’album en plus de nous avoir fait jouer sur pas mal de premières parties (Barrence WhitfieldMAD SIN, Tribute to MOTÖRHEAD…). Nous avons choisi le vinyle et Fyfy a proposé un picture. La couverture est signée David Vicente et la production par Frédéric « Panda » Loumagne

 

Pourquoi ce titre ? Présentez-nous les morceaux au menu ! 

 

En espagnol, Persecucion signifie poursuite et c’est le titre du premier morceau de l’album, et le premier du groupe aussi d’ailleurs, assez surf punk, sur lequel on peut imaginer une poursuite en hot-rod. Il y aura treize morceaux sur le CD et douze sur le picture. Le bonus du CD est une reprise du morceau Pipe-line, un grand classique de la musique surf. Sinon les autres titres sontBad girlLittle JohnnyBabyLast chanceMolokoDance with the DevilChickenLost desireAtomic dead boogie, etc. 

 

Pour finir quelques mots sur le nouveau contrebassiste qui joue aussi chez les héraultais de WILD KARMARémy. 

 

Charly : Rémy Slap est un très bon contrebassiste et membre officiel d’ATOMICS ROTORS, il a fait cet album avec nous et il a beaucoup d’avenir dans le milieu rock’n’roll. 

 

Les projets dans un futur immédiat ? 

 

Jeff : A venir en 2015 des tournées en Angleterre et en Norvège, des dates au dB, tant qu’on nous laissera faire cette musique, on ira où vous voulez ! 

Charly : On voudrait aussi faire un clin d’œil à la Asso Destroy Distro qui nous a énormément fait jouer alors qu’à l’époque on essuyait beaucoup de refus : merci aux punks ! C’est très important pour le groupe de travailler avec des amis ! 

 

Un clip à voir là, tiens c’est cadeau : 

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