07
Jan
2009

Un des plus grands écrivains russes est parti régler ses comptes d’âme à âme avec Staline

dimanche soir à Moscou. Alexandre Issaïevitch Soljenitsyne est né le 11 décembre 1918 et a marqué l’histoire du XXème du siècle en s’opposant fermement à la politique stalinienne et en dénonçant ses crimes, en particulier la déportation (suivie souvent de la disparition) du moindre opposant vers les tristement célèbres “Goulags” de Sibérie.

Quand il commence à critiquer Staline dans sa correspondance avec ses amis il est aussitôt condamné en 1945 à 8 ans de détention dont il sort en 1953 pour voir mourir le dictateur quelques semaines plus tard. Il commence à écrire peu après. C’est en 1962 à la sortie de Une journée d’Ivan Denissovitch qu’il obtient un succès international. Il est toutefois de plus en plus surveillé à partir de 1965 et ses œuvres ne paraissent qu’à l‘étranger. Prix Nobel de Littérature en 1970 pour la Roue rougepuis expulsé d’URSS en 1974 à la suite de sa dénonciation du régime dans L’Archipel du GoulagSoljenitsyne entre en exil jusqu’en 1994 où il rentre au pays et reprend une activité engagée jusqu’à ce que la maladie s’en mêle. Dernier fait d’armes il reçoit des mains du sieur Poutine (pourtant ancien agent du KGB...) le Prix d’État de Russie.

L’homme à la personnalité flamboyante et contrastée n’a jamais été épargné par le régime et a été accusé de tous les maux mais rien ne l’a jamais arrêté (sauf le KGB...). Il est de fait considéré comme le chef de file de la littérature dissidente, symbole de la résistance intellectuelle à l’oppression des dictatures qu’il fustige dans ses œuvres puis dans son émission de télévision plus tard. Patriote, orthodoxe, pro slave et très critique par rapport à la société occidentale, Soljenitsyne restera à jamais un cas à part dans la littérature mondiale, inflexible, incorruptible.

A lire en priorité avant que les livres soient retirés puis réimprimés comme à l’occasion de chaque mort d‘écrivain ces temps-ci (sic) : Une journée d’Ivan Denissovitch (1962), Le Pavillon des cancéreux (1968),L’Archipel du Goulag (1974 – 76) et La Roue Rouge dont le dernier volume est à paraître.

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