07
Jan
2015

 

C'est avec un immense et lourd voile de tristesse que la nouvelle de la mort de CabuWolinski et les autres à Paris obscurcit méchamment la journée, et par la même occasion fout un grand coup de poing dans le bide.

L'administration de Val et le départ de Siné m'avait définitivement éloigné de l'Hebdo, ce n'est pas pour autant que je n'avais plus suivi l'actu de ses contributeurs, de près ou de loin. Et ne les avais plus aimés. Je n'aurais pas pu. Ils ont dessiné toute ma vie, ont mis des couleurs sur des idées, des sales trognes sur ceux qui les propageaient, ont planté le décor acide de ma découverte de la politique mondiale. Plus que n'importe quel parent, n'importe quel ami.

On voit déjà les fumiers intégristes de tous bords politiques et religieux se frotter les pognes devant l'excellente nouvelle que la liberté d'expression est une fois de plus menacée. On voit déjà la récupération qui va être faite par les partis sécuritaires pour taper sur la gauche molle et vice versa. Mais on voit surtout un journal-institution définitivement décapité, qui peut prendre la suite de ces messieurs franchement ?

Malgré le semblant d’unité qui va régner une poignée de jours, en grand pessimiste, on ne sent pas trop la suite du canard, et pas beaucoup plus la fracture entre bien-pensants et fanatiques divers et avariés, aggravée par la possibilité informatique pour les cinglés, barbus ou rasés c'est la même chose, de souffler sur les braises.

Au revoir mes papas, passez le bonjour à Choron et Cavanna.

© GED Ω - 07/01 2015

Les mots-clés :