
[Inspiré par un dessin de Fanny Saint-Pierre]
Comme un seul homme, la foule s’était élancée. Il fallait s’y attendre vu le mépris grandissant des dirigeants pour la plèbe, jamais nous n’avions vécu sous le joug de pareils néo-nobles se permettant de plus de prendre les citoyens pour des imbéciles du haut d’un piédestal branlant que seul un petit vote - méprisé par la majorité - avait construit. Les journalistes seuls avaient le sourire aux lèvres, ils allaient faire de belles photos.
Comme un seul homme, la foule s’était élancée. Et elle faisait peur. Les visages rouges, les regards fixes et coléreux des manifestants, la tension terrible qui régnait, tout indiquait le carnage à venir, la violence ne demandait qu’à surgir comme un diable hors de sa boîte, les forces de l’ordre casquées et harnachées à la manière de grands scarabées à la face vitrée allaient sûrement devoir lutter comme jamais, matraque au clair.
Comme un seul homme, la foule s’était élancée. Les coups pleuvaient de part et d’autres, le bruit des impacts était effrayant, la vague emportait tout sur son furieux passage, la maréchaussée repartait en désordre vers des replis qu’on sentait dérisoires devant la fureur ambiante, même l’adjonction du personnel privé de la roipublique, venu prêter main forte à l’ost officiel, n’avait rien changé à l’affaire.
Comme un seul homme, la foule s’était élancée. Pourtant elle avait bien prévenu :
« ne déprogrammez pas notre série ! »
[…Panem et circenses]
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