03
Jui
2020

On l'a vu trop souvent ces dernières semaines à Béziers,

beaucoup de gens ont franchement du mal à trouver de l'intérêt à autrui, s'agitant même beaucoup à montrer que le danger invisible n'existe plus, en tout cas pour eux. Rien que pour eux. Très peu de masques en vue donc, beaucoup de démonstration ensuite, et puis merde c'est l'été, ce n'est que le début du défilé des mannequins de catalogue de bricolage,

claquett'-chaussett'-mollet-tribal,
nombril expo et short létal,

[Pause]

C'est tout de même effrayant de les voir ensuite s'agglutiner, mouches sur la viande, quand cette pauvre dame fait une lourde chute sur le bitume en plein milieu de la route, monopolisant l'espace de quelques dizaines de minutes la maréchaussée et les équipes de secouristes… Quelle lubricité lit-on alors dans les yeux du passant qui s'attarde, qui s'assoit même (!) pour mieux profiter d'un spectacle qui a sûrement dû manquer pendant un confinement décidément castrateur à plus d'un titre…

La télé était pourtant là avec son cortège de mauvaises nouvelles, de mauvais chiffres, de mauvais commentateurs et de mauvaises gens prises sur le fait de mauvaises choses, mais c'est limite si les voyeurs n’ont pas empoigné leur téléphone afin d'immortaliser l'instant, peut-être pas sous forme de selfie (on n’a quand même assez d'amour-propre pour éviter la honte publique et les éventuels quolibets des éternels opportunistes qui n'en salivent pas moins…), mais pas loin.

On espère tout de même que la dame n'a rien vu de tout ce cinéma morbide, l'actrice principale qu’elle était inconsciemment ne faisait plus vraiment partie de la scène et c'est peut-être tant mieux.

On se dit même que parfois mieux vaudrait le néant plutôt que de côtoyer sa pauvre espèce… Citoyen du rien, rêve tué dans l’œuf par la géographie et la généalogie.

Courage quand même Madame…

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